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Berne va représenter les intérêts américains au Venezuela

Après l’expulsion des diplomates américains du Venezuela, quelques-uns de leurs homologues suisses vont gérer sur place l’ambassade des Etats-Unis. Ignazio Cassis et l’ambassadeur américain en Suisse ont un signé un accord dans ce sens vendredi

L’entrée de l’ambassade des Etats-Unis à Caracas le 14 mars 2019. — © REUTERS/Marco Bello
L’entrée de l’ambassade des Etats-Unis à Caracas le 14 mars 2019. — © REUTERS/Marco Bello

Le mystère du Falcon 900, l’avion du Conseil fédéral, repéré à la mi-mars sur l’aéroport de Caracas est désormais percé. La Suisse va représenter les intérêts américains au Venezuela. Le chef du Département fédéral des affaires étrangères, Ignazio Cassis, et l’ambassadeur des Etats-Unis en Suisse, Edward McMullen, ont signé ce vendredi à Berne un accord dans ce sens.

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Après l’expulsion par Caracas des diplomates américains du Venezuela et l’échec de la tentative américaine d’établir une section des intérêts américains dans la capitale vénézuélienne, les choses se sont précipitées. L’ambassadeur de Suisse Didier Chassot a entamé des discussions informelles avec son homologue américain à la fin janvier, puis le processus est devenu plus formel. A Washington, le 7 février dernier, Ignazio Cassis en a parlé avec le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, et le conseiller à la sécurité nationale, John Bolton. Les Etats-Unis ont formulé une demande formelle à la Suisse le 13 mars. Berne a rapidement dépêché une conseillère diplomatique et le chef du Service consulaire à Caracas, qui ont voyagé à bord du fameux Falcon 900 pour en parler aux responsables vénézuéliens.

Une mission qui pourrait durer

La requête doit encore être approuvée par le Venezuela, qui a été informé de la signature vendredi. Cette nouvelle mission n’en constitue pas moins un défi. La Confédération devra rapidement envoyer six ou sept diplomates sur place, qui devront gérer la très grande ambassade des Etats-Unis à Caracas où opèrent encore des centaines d’employés locaux. Il s’agit d’une mission temporaire, mais qui pourrait durer tant les relations entre Washington et Caracas ne semblent pas près de s’améliorer. L’administration de Donald Trump ne reconnaît pas la présidence de Nicolas Maduro et a en revanche adoubé, comme une cinquantaine d’autres pays, Juan Guaido, le leader de l’opposition, comme président ad interim.

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La Suisse, qui a exercé des mandats de puissance protectrice à partir du XIXe siècle et pendant les Première et Seconde Guerres mondiales, notamment en raison de sa neutralité, défend depuis 1980 les intérêts américains en Iran. Jusqu’en juillet 2015, avant le rétablissement des relations diplomatiques américano-cubaines, elle défendait les intérêts américains à Cuba et les intérêts cubains aux Etats-Unis. Elle représente encore les intérêts de l’Iran en Arabie saoudite et vice-versa, de même que ceux de la Russie en Géorgie et de cette dernière en Russie. Elle a aussi été mandatée pour représenter dès 1979 l’Iran en Egypte.