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Les 14-25 ans inventent l’avenir de la Suisse

La Fédération des Parlements des jeunes invite la jeune génération à poster ses idées novatrices pour la vie politique sur un site internet

Des jeunes dans la salle du Parlement fédéral le 12 novembre 2016 à Berne. — © Keystone / Alessandro della Valle
Des jeunes dans la salle du Parlement fédéral le 12 novembre 2016 à Berne. — © Keystone / Alessandro della Valle

Limiter les emballages dans les grandes surfaces, garantir la transparence des campagnes électorales ou encore protéger les enfants intersexués: ces propositions émanent de jeunes de 14 à 25 ans. Dans le cadre du projet «Change la Suisse», la Fédération suisse des Parlements des jeunes a ouvert lundi une plateforme participative pour leur permettre de dessiner la Suisse de demain. Une boîte à idées pleine d’utopies? Peut-être plus pour longtemps. Au terme de la campagne, le 25 mars prochain, onze souhaits seront portés par les onze benjamins du Parlement fédéral, parmi lesquels Lisa Mazzone, Rebecca Ruiz et Philippe Nantermod.

L’enjeu du projet? Capter les revendications et les besoins de la jeune génération puis les relayer à Berne. «En nous basant sur plusieurs études, nous avons remarqué que la jeunesse s’intéresse beaucoup à la vie politique, souligne Ladina Caprez, chargée de communication à la faîtière des jeunes parlements qui réunit 44 assemblées. Elle manque simplement de moyens concrets pour s’engager.» Quels sont les obstacles? «La complexité des discours de campagne ou des brochures de vote par exemple.» Quelque 319 souhaits ont d’ores et déjà été déposés sur le site Engage.ch où l’on trouve également un onglet didactique sur le fonctionnement des institutions helvétiques.

«Aussi simple que de commander une pizza»

S’engager en politique est «aussi simple que de commander une pizza». Le parallèle interpelle. «Pourtant, il faut parler le langage des jeunes, s’adapter à leurs codes et intervenir sur leurs canaux pour les toucher», argumente Ladina Caprez. Comme un commentaire, les propositions sont soumises d’un simple clic. Il est possible de les attribuer à un élu en particulier, si la thématique le concerne spécifiquement. Parmi les revendications, des enjeux bien connus comme l’égalité salariale, d’autres un peu moins comme l’intégrité sexuelle des jeunes transgenres.

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«Toi aussi, deviens acteur du processus politique, car il change la vie de tous les jours. Transmets-moi tes idées», appelle de ses vœux Lisa Mazzone, marraine de l’opération. Alors que les 18-30 ans forment environ 16% de la population suisse, ils ne représentent que 0,8% des élus à Berne. «Ces lacunes en termes de représentation contribuent à éloigner les jeunes de l’univers politique», estime Ladina Caprez.

«Un monde d’adultes pour les adultes»

Qu’en pensent les responsables des parlements de jeunes cantonaux? «A notre âge, on a parfois l’impression que la politique est un monde d’adultes pour les adultes», confie Elise Blandenier, 20 ans, présidente du Parlement des jeunes genevois qui compte environ 70 membres actifs. «Permettre aux jeunes d’accéder à cette sphère à travers des relais au Parlement est une excellente opportunité.» Lucide, la jeune fille admet que la mise en œuvre des propositions pourrait être incertaine. Le site précise que les souhaits doivent être réalistes.