Élection
En binôme avec la Zurichoise Priska Seiler Graf, le Valaisan ambitionne de succéder à Christian Levrat. Le duo jouera la carte de la complémentarité lors de l’élection prévue en mai prochain

Il y aura peut-être toujours un Romand à la tête du Parti socialiste suisse. Le Valaisan Mathias Reynard a annoncé ce dimanche sa candidature à la succession du Fribourgeois Christian Levrat, au côté de la Zurichoise Priska Seiler Graf. L’élection prévue lors du Congrès du PS les 4 et 5 mai à Bâle risque donc bien de se résumer à un choix entre deux coprésidences. Car pour l’heure, la seule concurrence vient d’un autre duo, formé de la Zurichoise Mattea Meyer et de l’Argovien Cédric Wermuth, déjà en lice.
La candidature de Mathias Reynard, annoncée dans les colonnes du Matin Dimanche, n’est de loin pas une surprise. Son nom était parmi les premiers à être cités lors de l’annonce du départ de Christian Levrat. Contacté, Mathias Reynard nuance: «Je n’ai pas songé immédiatement à me lancer. Ma candidature est le fruit d’une longue réflexion. Pour moi, après douze ans d’une présidence romande et masculine, c’était le tour d’une femme alémanique.» L’homme est conscient qu’il souffle une volonté de renouveau sur le parti, qui est tombé à son plus bas niveau historique avec seulement 16,8% des voix aux dernières élections fédérales.
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Mais l’annonce le 18 décembre d’une candidature commune de Mattea Meyer et Cédric Wermuth va changer la donne. Car la paire formée par la Zurichoise et l’Argovien peine à convaincre. L’éventualité d’une coprésidence entièrement alémanique fait grincer des dents. Surtout, les deux conseillers nationaux ont le même profil très marqué à gauche, ce qui a provoqué des résistances auprès de l’aile réformiste du PS. Ils ont le même âge 32 ans pour elle, 33 ans pour lui. Surtout, Cédric Wermuth a braqué de nombreux socialistes en Suisse alémanique pour ne pas avoir réussi à conserver le siège du PS argovien au Conseil des Etats malgré une faramineuse campagne électorale à 300 000 francs. Ils sont enfin nombreux dans le parti à craindre une élection sans choix, ce qui affaiblirait la légitimité de la nouvelle direction.
«Un fort enthousiasme»
«J’ai depuis reçu beaucoup de demandes et marques de soutien, constate Mathias Reynard. Je ressens un fort enthousiasme, particulièrement en Suisse romande, autour de notre candidature. Sans cela, nous ne nous serions pas lancés.» Pour preuve, ce dimanche, Jessica Jaccoud, présidente du PS vaudois, a rapidement affiché sur les réseaux sociaux son «plein soutien» à cette candidature «complémentaire et combative».
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La complémentarité, c’est certainement la plus grande force de ce ticket. Mathias Reynard est Romand, âgé de 31 ans, vient d’un canton alpin périphérique et «a encore envie de changer le monde». Priska Seiler Graf est Alémanique, a 51 ans, est mère de trois enfants, vient du plus grand centre urbain du pays [ndlr: elle a siégé dix ans au sein de l’exécutif de la ville de Kloten] et se définit plutôt comme une pragmatique, spécialisée notamment dans les questions de défense. «Difficile d’imaginer une coprésidence qui représente aussi bien l’ensemble des sensibilités du parti», se félicite Mathias Reynard. Seul point commun entre le Valaisan et la Zurichoise, tous deux sont enseignants.
Balthasar Glättli candidat chez les Verts
L’élection à la présidence des Verts suisses risque, quant à elle, d’être moins disputée que chez leurs alliés socialistes. Grand favori à la succession de la Bernoise Regula Rytz, Balthasar Glättli, chef de groupe écologiste aux Chambres fédérales depuis 2013, a également profité du week-end pour annoncer officiellement sa candidature. Le Zurichois de 48 ans est pour l’heure le seul candidat déclaré. Le nouveau président des Verts sera désigné le 28 mars prochain lors de l’assemblée des délégués.