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Black-out: EOS reconnaît que son réseau n'a pas résisté à la foudre

D'autres études permettront d'éviter une panne de courant semblable à celle du18 janvier

Un coup de foudre très puissant – un «superbolt» – est effectivement à l'origine de la panne de courant qui a privé de lumière Genève, Lausanne et une partie de l'Arc lémanique, le 18 janvier dernier. Electricité Ouest Suisse (EOS) a rendu ses conclusions jeudi. «L'intensité de cet éclair était de 183 000 ampères alors qu'en général il n'est que de 30 000 à 50 000 ampères», a expliqué Philippe Furrer, porte-parole d'EOS.

Champ électromagnétique

Le jour en question, à 14 h 42, la foudre est tombée à proximité des deux lignes à haute tension de 220 000 volts qui relient les postes électriques de Verbois et de Foretaille (GE). A l'impact, les deux lignes ont déclenché. Malheureusement, le système de protection qui permet d'isoler la coupure de courant entre deux pylônes n'a pas bien fonctionné en direction de Foretaille. Un champ électromagnétique dégagé par la foudre a perturbé la télétransmission. Envoyé par ondes hertziennes, l'ordre de couper le courant est parvenu en retard de quelques centièmes de secondes. Du coup, la ligne à haute tension entre Foretaille et Vaux, à l'ouest de Lausanne, n'était plus alimentée.

Genève a alors reçu de l'électricité par le biais d'une autre ligne, provenant de la région lausannoise. Mais, au bout d'une vingtaine de minutes, ne supportant pas la surcharge de courant, celle-ci a également cédé. A 15 h 06, par effet domino, Genève, mais aussi l'agglomération lausannoise et la Riviera subissent un black-out. Le courant est partiellement rétabli aux environs de 16 heures; partout vers 18 heures.

Selon les simulations effectuées par EOS, les installations seraient fiables et conformes aux systèmes exploités ailleurs. Pour la société qui s'occupe du réseau à haute tension, cet incident n'entraîne donc pas «une remise en question de la fiabilité des installations». Néanmoins, n'étant pas à l'abri d'un autre éclair «superbolt», EOS reconnaît que la panne du 18 janvier va l'obliger à «approfondir ses recherches pour améliorer le concept de protection dans des situations extrêmes».

Philippe Furrer estime que «l'ampleur de la panne aurait probablement été limitée si le réseau à très haute tension (380 000 volts) était bouclé en Suisse occidentale». Pour cela, il faudra que la construction de deux tronçons, l'un entre Chamoson et Chippis (VS) et l'autre entre Yverdon (VD) et Galmiz (FR), se réalise.