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Le boxeur suspecté de meurtre arrêté au Kosovo

Le Suisse d'origine kosovare avait abattu un Macédonien en février à Dübendorf.

Le porte-parole de la police zurichoise Stefan Oberlin a confirmé mardi une information du quotidien de Winterthour Der Landbote annonçant l'arrestation au Kosovo de Bashkim Berisha, accusé d'avoir abattu en février dernier un Albanais de Macédoine sur un parking de Dübendorf.

Berisha, un ancien champion suisse de boxe thaïe, se trouve en détention préventive depuis la semaine dernière. L'homme âgé de 24 ans, d'origine kosovare, a été intercepté lors d'un contrôle routier alors qu'il se trouvait en état d'ébriété. Il aurait opposé une résistance et provoqué une rixe.

Pour une place de parking

Berisha, dont la famille vit dans le quartier de Töss à Winterthour, était réputé pour se conduire de manière particulièrement agressive et arrogante. «Il frimait comme un petit coq», se souvient un voisin. Un film de 35 minutes, prix du meilleur documentaire suisse en 2002, lui a été consacré. Il relate sa vie et trace le portrait d'un jeune homme qui tente de juguler ses pulsions de violence en pratiquant la boxe thaïe.

Bashkim Berisha avait déjà été condamné à la fin des années 90 après avoir frappé des policiers à Winterthour. Il avait écopé d'une peine de prison. Il était également soupçonné d'avoir participé à une fusillade.

Dans la nuit du 11 février 2005, l'ancien boxeur a tiré au pistolet sur Rauf Redzepi près d'une discothèque de Dübendorf. Le motif serait une dispute pour une place de parking. Mais l'on ne peut exclure l'idée d'un règlement de compte, des appels anonymes lancés à la police évoquant une affaire liée au trafic de cocaïne.

Extradition examinée

Autre fait troublant, Binak Berisha, le frère jumeau de Bashkim, a à son tour disparu après le coup de feu. Un mandat d'arrêt international avait été délivré après la fuite de Bashkim, accompagné d'une récompense de 10000 francs pour tout indice permettant d'interpeller le fuyard.

Le Ministère public de Zurich examine la possibilité de demander à la Serbie-Monténégro de lui déléguer l'enquête pénale et de demander l'extradition du meurtrier présumé. Il est cependant peu probable que l'ancienne république yougoslave accepte de le livrer.