Eléments troublants
La division criminelle de la police de sûreté mène l'enquête. Le signalement du malfrat, qui a agi à visage découvert, ne repose que sur les indications fournies par les victimes, puisque les caméras à l'intérieur de l'agence n'enregistraient pas à ce moment: homme de type méditerranéen, 1,90 mètre, 30 à 35 ans, portant une fine barbe en collier.
Des éléments troublants, notamment une connaissance approfondie du lieu et des habitudes du personnel, démontrent aux enquêteurs qu'une complicité à l'intérieur de la banque est probable. Mais surtout, au cours de l'enquête de voisinage, un témoignage se révèle capital. Un homme raconte avoir épié la veille du cambriolage deux individus aux abords de la banque, visiblement en train d'effectuer des repérages. Les policiers sont ravis lorsque le voisin leur annonce fièrement qu'il a pris le soin de noter le numéro de la plaque minéralogique de la voiture dans laquelle les suspects sont montés.
Immatriculé dans le canton de Vaud, le véhicule appartient à un Brésilien de 23 ans domicilié à Aubonne – c'est lui qui conduisait la voiture le jour du casse. En explorant cette piste, la police réussit à identifier les auteurs du vol. Les enquêteurs découvrent que l'auteur principal présumé – marié, père d'un enfant et titulaire d'un permis de séjour – est parti en Espagne. Le juge d'instruction de La Côte, Jean-Marie Ruede, lance un mandat d'arrêt international. Les investigations menées par les Espagnols, d'après les indications de la police vaudoise, permettent de récupérer une partie du magot. Mais le suspect leur échappe.
Les deux complices sont interpellés au début du mois d'août à leur domicile, puis incarcérés. Quelques centaines de milliers de francs sont retrouvés dans le canton de Vaud grâce à leurs indications. Ils avaient déjà dépensé une partie de leur butin. Tandis que le fugitif dispose encore d'une petite somme. «Mais la quasi-totalité du montant a été récupéré», se réjouit Paul Coudret, directeur adjoint de la communication de la BCV.