Les bus intercités qui sillonneront le pays dès dimanche n'arboreront finalement pas les couleurs, grises, de Domo Swiss Express SA, mais celles, rouge, blanche et verte, d'Eurobus et de Flixbus. Quelques jours avant de lancer cette offre low cost sur trois grands axes du pays, l'entrepreneur suisse Eurobus, qui avait annoncé en avril le rachat de la marque Domo Swiss Express, et le géant allemand du transport longue distance en autocar se sont mis d'accord pour exploiter le réseau helvétique ensemble. Fabian Stenger, patron de FlixBus pour la Suisse, et Roger Müri, responsable du trafic longue distance chez Eurobus, l'ont annoncé mardi. 

Flixbus met à disposition son système de réservation et de billetterie en ligne. Eurobus fournit le matériel roulant, le personnel et se charge de la tarification et des itinéraires. Les deux entreprises évitent ainsi de se faire concurrence. Dans un premier temps, six bus circuleront sur les trois tracés concessionnés. Au changement d'horaire de décembre, six véhicules flambant neufs à deux étages complèteront l'offre.

Le syndicat veille au grain

Pour l'Office fédéral des transports (OFT), ce changement n'a pas d'incidence sur la concession. «Eurobus et Flixbus ont convenu d’une collaboration au niveau de la distribution et de la vente des billets. Celle-ci n’affecte pas la concession attribuée pour les trois lignes en question. Conformément aux informations qu’Eurobus a transmises à l’OFT, la coopération avec Flixbus ne concerne pas l’offre, les véhicules ou le personnel, soumis au droit suisse. La séparation entre trafic international et national est maintenue», détaille Florence Pictet, porte-parole de l'OFT. Elle précise que les obligations contenues dans la concession restent valables. En l'occurrence, l'exploitant doit accepter l'abonnement général et le demi-tarif, un point qui doit encore être réglé sur la plateforme de réservation en ligne.

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Le Syndicat du personnel des transports (SEV) observera les conditions de travail des chauffeurs. «Eurobus et Flixbus doivent respecter les standards suisses», avertit-il, en rappelant que les autocars longue distance mettent en péril la rentabilité des investissements ferroviaires. Les trois axes sont Saint-Gall-Genève Aéroport via Neuchâtel, Yverdon et Lausanne, Coire-Sion par Berne, Fribourg, Vevey et Montreux ainsi que Zurich-Bâle EuroAirport-Lugano, avec deux départs chaque jour et dans chaque sens. Un trajet Berne-Sion dure trois heures et coûte 15 francs. Et il faut compter 23 francs et 5 heures 30 pour relier Zurich à Genève. Plusieurs villes romandes ont accueilli défavorablement l'arrivée de ces bus sur leur territoire.