«Velléités de scission»
A Berne, le message est clairement reçu: ceux qui osent critiquer le leader de l'UDC doivent payer. «Je comprendrais que l'on ne nous accorde qu'une seule nouvelle place au comité directeur, sachant que de nouveaux cantons ont émergé lors des dernières élections fédérales. Mais si les deux nous sont refusées, il n'est pas exclu que des velléités de scission se manifestent à nouveau», prévient Thérèse Bernhardt, vice-présidente de l'UDC bernoise.
L'appétit zurichois met à mal la cohésion même du trio formant la direction du parti. Le secerétaire général Jean-Blaise Defago s'oppose ainsi à l'avènement de Christoph Mörgeli, contre l'avis de son président Ueli Maurer et du chef du groupe parlementaire Walter Frey, tous deux Zurichois. «Que ce soit un Bernois ou un délégué d'une autre section, il serait équitable qu'un représentant de la tendance libérale ait la priorité», défend le secrétaire. Il note que l'aile blochérienne est de toute manière largement assurée de la majorité au sein des organes dirigeants. Le comité directeur compte déjà cinq Zurichois, et pas des moindres, puisqu'outre Ueli Maurer et Walter Frey, on y retrouve les présidents des jeunes et des femmes UDC.
Les Bernois pourraient obtenir un temps de répit pour affûter leurs armes. Un report du vote, agendé samedi à l'issue du congrès de l'UDC dans le canton d'Uri, est probable. Les Zurichois pourraient s'y résoudre pour la seule raison que les Bernois, retenus par l'enterrement de l'épouse du président de leur section, seront absents à l'heure du vote.