Publicité

Le canton de Vaud face au dilemme des hospitalisations sociales

Les hôpitaux vaudois sont de plus en plus sollicités pour héberger des mineurs en attente d’une place en foyer ou en famille d’accueil. Une situation délicate, qui représente une charge supplémentaire pour le personnel médical et n’est pas sans conséquences pour le développement de l’enfant. Le canton cherche des solutions

Une infirmière photographiée au service de médecine interne du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), le 22 août 2022, à Lausanne. — © Gaetan Bally /Keystone
Une infirmière photographiée au service de médecine interne du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), le 22 août 2022, à Lausanne. — © Gaetan Bally /Keystone

Camille* est formelle: «L’hôpital n’est pas un lieu approprié pour un enfant qui n’est pas malade.» Pourtant, cette assistante sociale, comme d’autres parmi ses collègues responsables de la protection des mineurs dans le canton de Vaud, ne voit parfois pas d’autres solutions pour mettre en sécurité un enfant qu’une chambre d’hôpital. La pratique, connue sous le nom d’hospitalisation sociale, est le dernier recours pour un jeune en attente d’un placement en foyer ou dans une famille d’accueil. Or, le manque de places ou d’effectifs dans les institutions sociales du canton, selon Camille, ne laisse pas le choix: «On doit désormais faire la distinction entre les cas urgents et extrêmement urgents. Il nous arrive de devoir renoncer au placement. Mais si l’enfant est en danger et qu’on ne trouve pas d’alternative, on sollicite les hôpitaux.»

Secrétaire syndicale au SSP Vaud, qui défend entre autres les droits des employés du social dans les structures parapubliques, Letizia Pizzolato appuie: «Les établissements sociaux manquent de ressources et les bas salaires du secteur font fuir le personnel. Malheureusement, cela se répercute sur les bénéficiaires, comme ces enfants qui se retrouvent à l’hôpital uniquement pour des raisons de protection.» Comme Camille, elle s’inquiète d’un recours de plus en plus fréquent à cette pratique: «Malgré tous ses efforts, le personnel médical ne peut pas s’occuper de ces enfants comme cela serait le cas en foyer. On se retrouve avec des ados abandonnés à eux-mêmes, ou des bébés dans leur lit d’hôpital qu’une bonne âme vient bercer de temps en temps. A long terme, ce manque d’encadrement et ces carences affectives risquent de menacer leur développement.»

Cet article vous intéresse?

Ne manquez aucun de nos contenus publiés quotidiennement - abonnez-vous dès maintenant à partir de 9.- CHF le premier mois pour accéder à tous nos articles, dossiers, et analyses.

CONSULTER LES OFFRES

Les bonnes raisons de s’abonner au Temps:

  • Consultez tous les contenus en illimité sur le site et l’application mobile
  • Accédez à l’édition papier en version numérique avant 7 heures du matin
  • Bénéficiez de privilèges exclusifs réservés aux abonnés
  • Accédez aux archives