Ces enfants viennent sans parents et de très loin: d’Érythrée, d’Afghanistan, de Somalie ou de Syrie. Jusqu’il y a trois ans, ils n’étaient que quelques centaines à déposer une demande d’asile en Suisse. Mais depuis, leur nombre a constamment augmenté pour atteindre 5800 en 2016. Les mineurs non accompagnés constituent désormais 7% de tous les requérants d’asile en Suisse.

Réduire les disparités entre cantons

Dans une prise de position présentée mardi à Berne, l’ONG Caritas réclame une meilleure prise en compte, de la part des autorités et responsables politiques suisses, des défis auxquels ces enfants réfugiés sont confrontés. Des améliorations sont nécessaires dans l’hébergement, l’encadrement, la formation et la représentation légale et juridique de ces jeunes requérants d’asile, estime l’organisation. La question occupe aussi les esprits au parlement: les députés Jacques-André Maire (PS/NE), Balthasar Glättli (Verts/ZH) et Silvia Schenker (PS/BS) ont l’intention de déposer différents postulats aux Chambres fédérales demandant d’améliorer la situation des réfugiés mineurs.

Selon Caritas, il s’agit aussi d’harmoniser les pratiques entre cantons, afin d’assurer des standards pour que chaque enfant bénéficie du même traitement. Peter Gomm, Conseiller d’Etat soleurois (PS) et président de la Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) répond à ces revendications: «En 2016, nous avons adopté des recommandations en faveur des cantons concernant l’hébergement et l’encadrement des réfugiés mineurs non accompagnés. Une harmonisation n’est pas nécessaire.» Des discussions sont en cours entre la Confédération et les cantons en vue d’améliorer la situation, aussi bien en matière de finances que d’intégration des jeunes requérants arrivés seuls dans le pays, ajoute Peter Gomm.

«La Confédération n’a pas entrepris grand-chose»

Caritas estime toutefois que c’est également aux autorités fédérales d’augmenter leurs efforts: «La Confédération n’a pas entrepris grand-chose pour faire face à la situation actuelle dans ses centres d’enregistrement et de procédure», critique l’ONG. De son côté, le Secrétariat d’Etat aux migrations réagit, indiquant qu’à partir du premier juillet, deux projets pilotes avec deux éducateurs sociaux seront lancés, à Bâle et à Zurich. «Il est prévu de séparer systématiquement les mineurs non accompagnés des requérants d’asile adultes et de les héberger dans des chambres à part», confirme le porte-parole Jonas Montani. Ces projets pilotes dureront jusqu’à la fin 2018.