On l’a vu croiser le fer, sans ­jamais rien céder, avec Johann ­Schneider-Ammann ou Christoph Blocher, s’imposer sur le plateau d’Arena, à la TV alémanique, par la vivacité et l’humour de ses réparties.

Cédric Wermuth, le provocateur d’hier, l’agitateur talentueux, est passé de l’adolescence à l’âge mûr. Oublié l’agitateur qui avait établi sa notoriété avec la une de 20 Minuten ou de Blick en fumant un pétard.

La campagne pour l’initiative sur le plafonnement des salaires 1:12, dont il fut l’un des principaux organisateurs, a permis au grand public de découvrir un parlementaire au sens tactique affirmé. Cédric Wermuth et ses amis ont ainsi réussi à imposer le thème de la justice sociale dans le débat politique.

Ancien squatter devenu chic

Il est parfaitement bilingue, sûr de lui, sans agressivité inutile, ses dossiers sont bien ficelés et surtout bien assimilés. Le squatter et militant communautaire ne déteste pas s’afficher au Conseil national comme l’un des parlementaires les plus chics. Il a conservé ses talents rhétoriques, son instinct politique, son penchant pour les petites phrases qui piquent.

Ecouté, pas forcément suivi

Il l’avoue avec une modestie non feinte: il n’avait aucune expérience du parlement et il avait tout à apprendre de ses collègues plus aguerris.

Membre de la Commission des finances, il s’est plongé dans l’étude des dossiers et fait un travail sérieux, admettent ses contradicteurs. Ecouté, pas forcément suivi, il a besoin encore de s’imposer sur un grand dossie r.