AOZ, pour «Asyl Organisation Zürich», c’est un peu la «rivale» malgré elle d’ORS. ll s’agit de la deuxième société qui gère des centres fédéraux pour requérants d’asile. Contrairement à ce que son nom laisse penser, l’organisation dont les premiers balbutiements remontent à 1988, n’est pas uniquement active à Zurich (lire plus bas).

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Mais son mandat le plus intéressant concerne bien le centre-pilote de Zurich (Juch), qui teste les procédures d’asile accélérées prévues dans la nouvelle réforme de la ministre socialiste Simonetta Sommaruga. Quelque 300 requérants y sont hébergés; AOZ y officie depuis janvier 2014. Le récent bilan a été plutôt positif: le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a souligné en mars que la durée des procédures a pu effectivement être réduite de 39%. Quant au nombre de recours déposés, il a baissé d’un tiers. Malgré les «avocats gratuits» tant décriés par l’UDC. Avec ce nouveau système, des économies de 110 millions de francs par an sont prévues.

Les critiques? AOZ en subit bien moins qu’ORS. Peut-être parce que la société de droit public émane du Département des affaires sociales de la ville de Zurich. Même Denise Graf, juriste à Amnesty international, est plutôt louangeuse. «AOZ fait du bon travail au centre-test. Soutenus par le conseil municipal, ils ont négocié avec le Secrétariat d’Etat aux migrations pour obtenir des conditions différentes: la prolongation des heures d’ouverture, le fait de ne pas sécuriser davantage le centre (AOZ gère elle-même la sécurité sans recourir à des Securitas, ndlr) ou encore faciliter l’accès à des représentants de la société civile», détaille-t-elle.

Elle leur reconnaît aussi une volonté, au niveau de la ville, de trouver des solutions pour des logements durables. «Ils ont par exemple créé un centre avec des containers qui est assez génial et qui propose une bonne qualité d’hébergement».

Denise Graf précise encore que l’accès aux structures d’AOZ est facile et qu’ils sont transparents, «ce qui n’est pas le cas d’ORS».

AOZ est une institution indépendante de droit public de la ville de Zurich qui fournit différentes prestations en matière d’asile, de migrations, mais aussi d’intégration. A but non lucratif, tient à préciser le porte-parole Thomas Schmutz. A côté des mandats de la Confédération, elle est responsable de sept structures, dont certaines provisoires, dans le canton de Zurich. En 2015, son chiffre d’affaires se montait à 166 millions de francs, avec un bénéfice de 496 000 francs. AOZ a considérablement grandi ces cinq dernières années, et compte désormais près de 900 collaborateurs.

Ces derniers temps, c’est surtout l’affaire des maisonnettes Ikea qui a fait parler d’AOZ dans les médias. Face aux critiques, ce sont finalement des cabanes en bois aggloméré, plus solides, qui les ont remplacées comme lieu d’hébergement temporaire pour requérants dans une halle de la Foire de Zurich. Les cabanes en plastique «Better Shelter» proposées par la Fondation Ikea avec le HCR prenaient feu trop rapidement. Elles ont dû être démontées.


La société ORS

La société ORS est présente dans six cantons (Argovie, Berne, Bâle-Ville, Fribourg, Soleure et Zurich). Elle gère aussi trois des cinq centres d’enregistrement de la Confédération: Vallorbe, Chiasso et Bâle. En Suisse romande, c’est aussi elle qui s’occupe du Centre d’hébergement fédéral de Perreux (NE).

AOZ

AOZ est active dans le canton de Zurich, en concurrence avec ORS. Elle gère les deux autres centres d’enregistrement de la Confédération de Kreuzlingen (TG) et d’Altstätten (SG). AOZ est aussi active dans des centres fédéraux à Menzingen (ZG), à Bremgarten (AG), et c’est elle qui s’occupe des 60 requérants dans le centre de transit de l’aéroport de Zurich. Autre mandat: le centre pilote de Zurich (Juch), qui teste les procédures d’asile accélérées.