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«C'est le plus beau métier du monde»

Carl, 36 ans, instructeur de techniques d'intervention, Genève.

Au départ, Carl ne voulait pas poser. «Ces calendriers, c'est du réchauffé, tout le monde l'a déjà fait. Et puis, je ne voulais pas de pose érotique», explique-t-il. Il se laisse finalement convaincre par la réputation de l'ECAL ainsi que par le but du calendrier: ancien champion professionnel de kick-boxing, il est du voyage à Québec. «En plus, je suis fasciné par la mythologie, alors l'idée du centaure m'a plu tout de suite.» Il se dit très satisfait du résultat, même s'il s'est fait «un peu fait charrier. C'est une corporation où on aime bien plaisanter.»

Etre policier, c'était pour Carl «un rêve d'enfant. Qui passe en général, et qui m'est resté. Des injustices vécues petit qu'on a envie de réparer.» Après dix années de patrouille, il est depuis plus d'un an instructeur de tactique. S'il apprécie de transmettre son savoir technique, il se sent bien dans la rue, en contact avec la population. «Même si l'uniforme souffre d'une mauvaise image. Certains ne nous portent pas dans leur cœur, nous apostrophent avec des «voilà les cow-boys, voilà les keufs». Mais ça ne sert à rien de rentrer dans ce jeu-là. Les gens attaquent l'uniforme, pas la personne.»

Pas d'amertume dans ses propos: Carl reste persuadé que la «majorité silencieuse de la population est pro-police». «Le G8, c'est d'abord un mauvais souvenir, parce que j'ai eu les ligaments croisés du genou déchirés après une manif. Mais aussi un bon, parce qu'on n'a jamais été autant soutenus par la population. Maintenant, il faut faire attention à ne pas perdre le capital de sympathie qu'on a engrangé.»

Ce qui le dérange le plus, c'est la lourdeur du système, «l'impression que justice et police ne sont pas en prise sur le monde actuel. C'est parfois frustrant.» Reste qu'il ne changerait de métier pour rien au monde. «La matière première, c'est l'humain. J'ai vraiment l'impression de mettre la main à la pâte. Si on sait le prendre avec philosophie, c'est le plus beau métier du monde.»