Initiative de mise en œuvre
Selon Michael Hermann, le vote de dimanche aura des conséquences sur la mise en œuvre de l’initiative sur l’immigration

Directeur de l’institut Sotomo de l’Université de Zurich, Michael Hermann considère, dans Blick, le rejet de l’initiative de mise en œuvre comme «la plus grande défaite» de l’UDC. Interview
Pourquoi cet échec est-il le plus sévère pour l’UDC? Parce que ce résultat transforme ce qui a été son plus grand succès, la première initiative sur le renvoi des criminels étrangers en 2010, en défaite. Elle n’avait absolument pas besoin de lancer cette seconde initiative. Et cela aura un effet sur la mise en œuvre de l’initiative sur l’immigration. Avec l’échec de dimanche, l’UDC ne pourra plus dire que le peuple veut une application stricte et sans compromis du texte approuvé en février 2014.
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Ce n’est pourtant pas le premier échec de l’UDC. L’insuccès de ses référendums contre la libre circulation des personnes et Schengen en 2005 n’a-t-il pas été plus significatif? Il s’agissait de référendums lancés contre des projets du Conseil fédéral alors que l’initiative de mise en œuvre est un projet de son propre cru. C’est dans ce sens que je considère que c’est son plus grave échec. Du point de vue du contenu politique, j’admets cependant que le vote sur Schengen avait des effets matériels plus importants.
Vous avez comparé pour le Tages Anzeiger le comportement des votants à propos des différentes initiatives de l’UDC. Qu’avez-vous constaté? Que 20% des personnes qui avaient approuvé la première initiative sur le renvoi des criminels étrangers ont refusé le deuxième dimanche parce qu’ils l’ont jugée excessive. Et que ceux qui s’étaient abstenus en 2010 mais ont voté ce week-end ont à 70% rejeté l’initiative de l’UDC.