Dominique Kohli
Vice-directeur de l’Office fédéral de l’agriculture
‘‘ Le nouveau système de paiements directs proposé est au cœur de la réforme. Nous espérons que le Conseil des Etats, comme le National, le soutiendra, sans remettre en cause la répartition des différentes contributions. Celle-ci est fondamentale pour corriger les défauts avérés du système actuel, pour atteindre les objectifs souhaités par la société suisse et pour pouvoir s’adapter en souplesse, le moment venu, à l’ouverture des marchés.
Bien sûr, j’ai de la compréhension pour les craintes que suscite le changement dans les organisations paysannes, mais je pense qu’elles sont très peu fondées. Depuis dix ans, nous entendons la même plainte: «Les agriculteurs ne seront plus que des jardiniers du paysage!» En réalité, l’agriculture suisse n’a jamais produit autant de calories. La nouvelle étape montrera encore mieux qu’il est tout à fait possible de concilier ces deux piliers que sont la production agricole, d’une part, et le rôle de l’agriculture dans la protection des animaux, du paysage, de l’environnement ou de la biodiversité, d’autre part.
Cette double mission correspond à l’article 104 de la Constitution fédérale, plébiscité par une volonté populaire que confirment régulièrement depuis nos sondages. Certains redoutent un marché de dupes? Je vous assure que le gouvernement n’a aucune volonté de diminuer le gros effort que la Suisse fait en faveur de son agriculture. Il tient à maintenir le revenu paysan. Des enveloppes de transition (400 millions par an en moyenne pour 2014-2017) permettront de compenser le manque à gagner lié à la transformation des paiements directs. Le Conseil fédéral s’engage aussi pour une protection accrue des meilleures terres agricoles et pour la consolidation du taux d’auto-approvisionnement du pays. ,,