Le CEVA progresse dans sa course d’obstacles
Genève
Quatre recours contre l’autorisation de construire sont encore pendants au Tribunal fédéral. Les responsables estiment que, si des décisions sont prises d’ici à l’été, le chantier n’accusera pas de retard «irrattrapable»
Après le premier coup de pioche symbolique donné à la mi-novembre, le chantier ferroviaire du CEVA se matérialise en divers points de Genève, tout en continuant d’occuper la justice. Quatre recours contre l’autorisation de construire sont encore pendants au Tribunal fédéral, qui a imposé le maintien de l’effet suspensif sur le percement du tunnel de Champel et sur les falaises de ce quartier. On ne peut donc ni percer le boyau, ni préparer le portail de la creuse sur les rives de l’Arve, ni entamer la construction du pont vitré qui franchira cette rivière. «Si la décision tombe au début de l’été, comme on s’y attend, cela ne causera pas de retard irrattrapable», a commenté le chef de projet Antoine Da Trindade vendredi, lors d’une rencontre avec la presse.
Mise en service: 2017
L’objectif reste de mettre en service la ligne Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse en 2017. Même si «les gens qui veulent encore faire obstruction pourront encore le faire», admet Antoine Da Trindade. En effet, une enquête publique sera lancée cette année sur une révision des plans, les issues de secours des tronçons souterrains ayant dû être élargies après l’apparition de nouvelles normes.
En outre, le projet fait face à une nouvelle procédure ouverte contre lui au Tribunal administratif fédéral. Elle a trait à l’expropriation de parcelles contiguës à la future gare des Eaux-Vives. Elle est contestée par trois entreprises, locataires sur ces biens-fonds que l’Etat de Genève s’apprête à céder aux CFF. Pourtant, «leurs baux ont été résiliés dès 2004, indique Antoine Da Trindade. Selon mes informations, c’est la première fois que les CFF font face à une procédure de ce type.» Le tracé ferroviaire affecte au total 350 parcelles détenues par quelque 2000 propriétaires. Il se heurte à un autre souci dans le quartier du Bachet: l’Etat y avait loué des villas situées sur le tracé à un loyer adapté au statut précaire du bail. Les occupants de l’une de ces maisons refusent de plier bagage.
Les travaux ont pourtant déjà commencé. Pour l’instant, il s’agit surtout de faire place nette sur les sites concernés et de dévier des réseaux souterrains de téléphonie et de fluides. On a commencé à abattre des arbres, en veillant à ne procéder à la coupe que lorsque cela devient nécessaire. Le chantier implique 2000 abattages qu’il faudra compenser.
C’est dans le quartier du Bachet que l’impact pour le trafic privé sera le plus massif: dès novembre prochain, et pour un an et demi, il faudra alternativement fermer l’un des deux tubes autoroutiers qui franchissent la zone en souterrain. Plutôt que d’établir une circulation bidirectionnelle dans le boyau restant, on le consacrera au sens de trafic le plus massivement utilisé selon les heures de pointe. Touchée par les travaux au Val d’Arve, la fourrière genevoise sera par ailleurs provisoirement déménagée à la Praille.