Les chars Leopard 2 ne sont pas près d'arriver en Allemagne

Philippe Boeglin Berne

Les 96 chars Leopard 2 immobilisés de l’armée suisse ne sont pas près d’être revendus en Allemagne. Certes, la ministre de la Défense, Viola Amherd, et le chef de l’armée, Thomas Süssli, ont indiqué qu’ils étaient prêts à se séparer de quelques engins. Mais les réalités politiques et militaires reprennent vite le dessus. Les résistances s’accumulent, entre ceux qui y voient un contournement de la neutralité, et ceux qui préfèrent conserver la totalité de cet armement pour la défense nationale.

La guerre en Ukraine démontre que le char de combat reste prisé sur le champ de bataille. Et au sein de l’armée, une partie de la hiérarchie tient à conserver ce matériel. Ce qui n’a pas toujours été le cas – ironie de l’Histoire. Il n’y a pas si longtemps, dans le cadre de la préparation du programme d’armement 2018, «l’état-major avait proposé de se séparer de chars Leopard 2. J’avais alors refusé», se souvient Philippe Rebord, chef de l’armée à l’époque. La procédure d’acquisition du nouvel avion de chasse battait son plein, et les cordons du budget militaire s’apprêtaient à s’ouvrir en faveur des Forces aériennes. «Je ne voulais pas de division entre les Forces aériennes et les Forces terrestres.» Il était donc préférable de ne pas ôter de l’armement aux secondes.