L’annonce de cette réouverture a été faite le 20 janvier par le Ministère chinois de la culture et du tourisme, «à la demande du principal groupe de travail du pays sur la réponse au Covid-19» en se basant «sur des recommandations relatives aux mesures de contrôle du Covid-19 et au développement socioéconomique», indique le site officiel chinois China.org.cn. Cet assouplissement intervient alors que la circulation du virus – dans son variant Omicron – aurait infecté 80% de la population ces dernières semaines. Il pourrait atteindre son pic le mois prochain.
Pékin a critiqué en début d’année les recommandations de l’Union européenne de test de dépistage du covid en Chine avant de prendre l’avion pour une destination européenne. Une mesure qu’appliquent tous les voisins de la Suisse, mais que Berne a jugée inutile le 11 janvier dernier. «Les touristes chinois seront invités à s’assurer qu’ils ne sont pas infectés par la maladie hautement contagieuse avant d’embarquer sur les vols», précise China.org.cn. Mais il n’y a aucune obligation. A l’inverse Pékin exige toujours des voyageurs à destination de la Chine d’être muni d’un test covid négatif pour prendre l’avion.
Pas d’afflux avant l’été
Faut-il miser sur un retour en masse des touristes chinois ces prochaines semaines? «Nous ne nous attendons à une lente augmentation de leur nombre qu’à partir de l’été», répond Nina Villars, porte-parole de Suisse Tourisme. Plusieurs raisons à cela: il n’existe pour l’heure aucun vol direct de Chine vers la Suisse; les capacités d’octroi de visas Schengen doivent par ailleurs être rétablies en Chine; enfin, les voyages à réserver doivent d’abord être planifiés par les voyagistes. Le nombre de touristes chinois a chuté à partir de 2020. «En 2022, seuls environs 8% des touristes en provenance de Chine de 2019 sont entrés en Suisse», précise encore la porte-parole. En 2019, c’étaient près de 1,4 million de nuitées.
Suisse Tourisme a maintenu sa présence en Chine en poursuivant ses «campagnes d’image et d’inspiration». «Même après presque trois ans de pandémie en Chine, le besoin de voyager en Suisse est toujours aussi fort», estime Nina Villars. La Suisse apparaît en effet comme un «partenaire fiable». Tout comme la Hongrie dont le site de l’ambassade à Pékin indique qu’aucun test covid n’est nécessaire pour les touristes chinois. En 2021, Budapest avait été le premier pays européen a autorisé le vaccin du chinois Sinopharm.
Le retour des officiels chinois en Suisse
Depuis le mois de décembre, la Suisse reçoit à nouveau la visite d’officiels en provenance de Chine populaire mais dans une certaine discrétion. La rencontre annoncée entre la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter avec le vice-premier ministre chinois Liu He, le lundi 16 janvier à Zurich, n’a ainsi été communiquée que par un tweet de l’ambassade de Suisse à Pékin, deux jours plus tard seulement. La presse chinoise indique pour sa part que Liu He a profité de cette occasion pour voir le prédécesseur de l’actuelle ministre des finances, Ueli Maurer, un Conseiller fédéral qui s’était rendu à plusieurs reprises en Chine.
🇨🇭Federal Councilor Ms. Karin Keller-Sutter welcomed Mr. LIU He, 🇨🇳Vice Premier & his high-level delegation in Zurich on Monday. They discussed the resumption of travel between🇨🇭🇨🇳& further boosting economic ties. Several members of the delegation are attending the @wef in Davos. pic.twitter.com/yEJ1brxHjq
— Embassy of Switzerland in Beijing (@SwissEmbChina) 18 janvier 2023
On ne trouve par ailleurs de trace d’une rencontre à Davos, le 19 janvier, entre le vice-ministre chinois du commerce international, Wang Shouwen, et des représentants du SECO, que sur le site de l’ambassade de Chine à Berne, dans un communiqué uniquement en version chinoise. Des rencontres entre représentants de provinces chinoises et cantons suisses sont à nouveau à l’ordre du jour depuis le mois de décembre. Il y en a eu à Zurich ainsi qu’en Suisse romande. A Lausanne, une délégation de six représentants de la province du Jiangsu a brièvement rencontré le 6 janvier des interlocuteurs de l’Office des affaires extérieures du canton de Vaud. A Neuchâtel, c’est un vice-maire de Guangzhou (Canton) qui a été reçu au château le 22 décembre par le conseiller d’État en charge de l’économie Alain Ribaux. Une rencontre organisée à l’initiative du Swiss Centers China à laquelle ont participé sept entreprises du canton.