«Il faut stopper l’adhésion sournoise à l’UE que pratique actuellement la Berne fédérale ». C’est le message que, vingt ans après le refus de l’Espace économique européen, l’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher a voulu faire passer à l’occasion du 20e anniversaires de ce vote historique, devant quelque 1500 à 2000 personnes réunies dimanche sur les rives du lac, à Bienne.

Le Conseil fédéral a d’ailleurs été la principale cible des trois orateurs en raison de sa faiblesse face aux pressions européennes. 80% des Suisses seraient opposés à une adhésion ou à l’EEE, selon de récents sondages, mais les élus au Parlement ou au Conseil fédéral seraient prêts à les trahir.

Accueillis par trois coups de canons et le sourd roulement des sonnailles, les manifestants, protégés par d’importance forces de police malgré l’indifférence générale, ont entendu le professeur genevois Ueli Windisch appeler le peuple suisse à la résistance contre « le monstre bureaucratique, technocratique, hiérarchique et autoritaire » que serait l’UE. Une Union dont on peut se demander si elle ne devenait pas un régime totalitaire comme autrefois le régime communiste...Car, a prévenu le professeur genevois, « le danger ne vient pas que de l’extérieur. Nous avons des autorités trop facilement prêtes à accepter les diktat ».

La jeune député tessinoise Laura Filippini a surtout évoqué la situation dramatique du Tessin liée à la libre circulation et au dumping salarial provoqué par l’afflux des frontaliers.

Mais c’est le vainqueur du 6 décembre, Christoph Blocher, que les manifestants étaient venus écouter. En faisant l’éloge de l’industriel biennois Nicolas Hayek, qui se serait opposé à l’EEE à l’époque, l’ancien conseiller fédéral s’en est surtout pris au Conseil fédéral « qui veut conduire la Suisse dans l’UE », alors que celle-ci se montre « toujours plus arrogante ». Cette politique européenne menace de détruire l’histoire à succès de la Suisse, a averti Christoph Blocher en dénonçant le projet d’accord sur l’électricité.