Mais la polémique ne se cantonne pas aux frontières de la République de Genève, ni aux réseaux sociaux. Les médias français se sont vite emparés de l’affaire pour la relayer sur le Net, forums à l’appui. Sur le site duPoint.fr, ce ne sont pas moins de 160 commentaires postés pour la seule journée de mardi. De Roman Polanski «officiellement invité à tester l’hospitalité des prisons suisses» à l’affaire Kadhafi, en passant par la «racaille lyonnaise casseuse de voitures» pour terminer sur l’histoire de l’immigration en France, tout se mélange pêle-mêle sur la Toile. Sur le site Le Figaro.fr, les internautes s’épanchent de manière plus modérée pour se lancer dans le débat d’idées. Et certains de s’interroger: «Tout comme Kadhafi, Sarkozy demandera-t-il des excuses à la Suisse? »
Chronique de la haine frontalière
La publicité de l’UDC Genève déchaine les passions sur le Net. Réseaux sociaux, forums en ligne, sondages, le web se fait l’écho de la polémique au-delà des frontières de la République de Genève. De Kadhafi à Polanski, la Toile fait feu de tout bois. Tour d’horizon
C’est le réseau social Facebook qui détient la palme de la vindicte populiste, où pro-UDC et MCG se répandent contre les frontaliers. Fort de ses 2000 membres, le groupe «antifrontaliers» lancé par Thomas Dénervaud, jeune étudiant genevois de 18 ans, connaît un certain succès depuis lundi. Logement, transport, emploi, tout y passe: «Il y en a marre! Moi je bosse avec douze personnes et dans l’équipe il y a: un Suisse (moi), un Suisse naturalisé, et dix p****n de frontaliers! Ce sont les premiers à pleurer de ne pas avoir assez d’argent alors qu’ils se font entre 2’800 et 3’300 euros par mois (...) N’avions-nous pas voté une loi pour favoriser l’embauche des Genevois?» Et d’autres de passer des avis de recherches: «Au Monsieur «plaque 74»qui a cassé ma voiture et s’est enfui comme un voleur...».
Outre les messages aux relents populistes, on n’y trouve aussi des liens invitant les internautes à listerles commerces et institutions genevoises embauchant les travailleurs de France voisine. Une chasse aux sorcières qui semble faire des émules.