Assurances
Le PS réclame des mesures rapides pour faire baisser les coûts de la santé. La faîtière des hôpitaux met en garde contre d’autres effets de renchérissement comme l’augmentation des salaires du secteur. Notre suivi

L’Essentiel
- L’an prochain, les primes maladie augmenteront de 6,6% avec une moyenne de 334,70 francs.
- L’augmentation concerne l’ensemble des cantons
- En 2022, elles avaient légèrement baissé de 0,2% en moyenne.
- Selon les autorités fédérales, cette augmentation s’explique par la hausse des coûts engendrés par la Covid.
- Genève reste le canton où les primes pour les adultes et les 19-25 ans sont les plus élevées.
- Toutes classes d’âge confondues, Neuchâtel est le canton qui connaît la plus forte hausse avec 9,5% d’augmentation en moyenne.
■ «Comment expliquer que dans le Jura, les augmentations de primes vont de 1 à 18% selon les caisses»
Remonté, le ministre jurassien de la Santé Jacques Gerber ne s’étend pas sur les chiffres communiqués ce mardi. «Ce sont des moyennes de moyennes qui ne veulent rien dire. Comment expliquer que dans le Jura, les augmentations de primes vont de 1 à 18% selon les caisses», s’emporte le ministre PLR.
Pour lui, le nœud du problème se situe dans le système de santé suisse lui-même. «On peut le comparer à un centre commercial où le client peut se servir autant qu’il veut après avoir payé un droit d’entrée, et où les prestataires ont tout intérêt à écouler un maximum de marchandises, même si elles sont superflues. Cela fait exploser les coûts, les gens ne peuvent plus payer et il faut les aider avec de l’argent public. Ce n’est pas possible de continuer comme cela, on court à la catastrophe.»
Alors que faire? «Très honnêtement, je ne sais plus. Depuis des années, je propose à la Confédération de mener des projets pilotes dans le Jura pour réduire les coûts de la santé, mais je ne vois rien venir.» Selon Jacques Gerber, ce sont surtout les Chambres fédérales qui n’assument pas leurs responsabilités: «Elles sont gangrenées par les lobbys, que ce soit des caisses maladies, des hôpitaux, des médecins, des pharmaciens, des patients. Chacun milite pour ses propres intérêts et personne ne fait attention à la globalité du système. Il est urgent que le politique, au sens noble du terme, reprenne le contrôle pour ensuite redéfinir l’essence même de l’assurance maladie et son fonctionnement.»
■ «Quand un adulte doit payer plus de 450 francs de primes c’est que quelque chose ne fonctionne pas»
«C’est évidemment une mauvaise nouvelle pour le canton de Neuchâtel, dans un contexte où le porte-monnaie des ménages est déjà particulièrement sous pression», réagit Florence Nater, conseillère d’Etat socialiste en charge de la cohésion sociale.
Si elle s’attendait à cette hausse, elle a tout de même été surprise par son ampleur: «Quand un adulte doit payer plus de 450 francs de primes en moyenne, c’est que quelque chose ne fonctionne pas».
Dans l’immédiat, sa préoccupation sera de limiter l’impact de cette hausse sur les bas et moyens revenus, en finalisant la stratégie cantonale en matière de subsides. Le canton a-t-il les moyens d’augmenter sans cesse ses aides? «C’est la seule réponse ciblée que nous pouvons apporter pour corriger ce système de primes par têtes. Si des assurés ne peuvent plus payer leurs factures, le canton sera contraint de le faire par le contentieux et cela aura un coût encore plus élevé. On ne peut pas simplement réduire les aides pour signifier notre ras-le-bol.»
■ Le PS demande des solutions rapides pour alléger les «charges massives» qui pèsent sur les ménages
«Alors que depuis des années, les coûts de la santé explosent et que l’industrie pharmaceutique réalise des profits toujours plus indécents, il devient plus que jamais urgent d’agir dans le contexte actuel d’inflation», fustiger Marina Carobbio Guscetti, conseillère aux États (TI) dans le communiqué du parti. Comme mesure, le PS réclame notamment la prise en compte de sa proposition d’augmenter les montants alloués aux réductions individuelles de primes, qui a été rejetée par le Conseil des États. Le parti rappelle également son action pour la mise en place d’un «système de prix de référence pour les génériques» pour faire baisser les coûts de la santé.
La hausse des primes annoncée aujourd’hui va grever le pouvoir d’achat de la population suisse, qui peine déjà à fa… https://t.co/CDdVot859j
— PSSuisse (@PS Suisse)27 janvier 2022
■ «Il faut avancer pour modifier le cadre légal», estime Rebecca Ruiz
«C’est une nouvelle qui fait mal», réagit Rebecca Ruiz, cheffe du Département de la santé et de l’action sociale (DSAS). «La hausse des primes d’assurance maladie reflète notamment l’évolution des coûts, les répercussions de la pandémie. Il y a par exemple eu un effet de rattrapage au sein des urgences hospitalières dans tout le pays cet été, sans que l’on sache exactement expliquer pourquoi. Heureusement, le canton de Vaud offre un bouclier avec son système de subsides qui aide un tiers de la population du canton.»
«Pour les autres, une hotline a été mise en place pour aider les gens à optimiser leurs factures d’assurance maladie, ajoute-t-elle. Maintenant, pour juguler la hausse, un paquet de mesures est dans les mains du parlement, et il faut avancer pour modifier le cadre légal. Tant que l’on ne changera pas la Lamal, on ne pourra pas influer sur le prix des médicaments, des laboratoires, les pratiques dans l’ambulatoire hospitalier et les cabinets médicaux: les coûts continueront d’augmenter car notre population vieillit, donc la hausse est inéluctable mais, sans mesures, elle ne sera plus maîtrisée».
■ Une hausse particulièrement marquée dans le canton du Jura
Pour le Gouvernement jurassien, l’annonce des primes 2023 a un goût amer pour les ménages jurassiens qui vont subir une hausse «particulièrement» marquée des primes LAMal. Mais il relève aussi la très grande disparité entre les assureurs. Certains prévoient des hausses de plus de 15% alors que d’autres annoncent des baisses.
Une baisse des primes ne pourra être atteinte que grâce à la mise en place de réformes fortes, estime mardi le canton, qui subit la 2e plus forte hausse des cantons romands. Il relève que la marge de manœuvre des cantons est restreinte, mais que d’importants efforts sont déployés dans les domaines où il est possible d’agir, notamment dans le cadre de la planification hospitalière.
■ Un «choc des primes prévisible et évitable» pour Comparis
«Le choc des primes de 6,6% en moyenne était prévisible et aurait pu être évité sans réduction forcée des réserves, assure Felix Schneuwly, expert Assurance maladie chez Comparis dans un communiqué, estimant qu’avec la pression de l’inflation en plus, le nombre d’assurés qui devront bénéficier d’une réduction individuelle des primes va augmenter.
Un quart de la population suisse bénéficie déjà d’une telle réduction estime Comparis. Cette mesure coûte près de cinq milliards de francs par an à la Confédération et aux cantons. Un soutien ciblé est préférable à une baisse généralisée des prix de l’énergie estime le site de comparaison. «Et pour mieux soutenir les personnes assurées par des réductions des primes, ni l’initiative des «10% » ni le contre-projet du Conseil fédéral ne seraient nécessaires», estime le communiqué qui souligne la marge de manoeuvre des cantons.
■ «Il y a une urgence sociale», estime Baptiste Hurni de la Fédération suisse des patients
«La hausse était certes annoncée, ça ne la rend pas plus facile. Cumulée à toutes les autres augmentations, gaz, carburant, électricité; les payeurs de prime ne savent pas comment faire face», réagit Baptiste Hurni, président de la section romande de la Fédération suisse des patients. «Si la Confédération et les cantons ne font rien, on va vers une crise sociale. […] Il faut trouver des mécanismes d’aides fédérales et cantonales», avertit-il.
L'interview complète: Baptiste Hurni: «Il y a une urgence sociale»
■Mauro Poggia, ministre genevois de la santé: «C’est comme si on avait des photos et pas le film»
A Genève, la douloureuse est moins sévère qu’ailleurs, à 4,7%. Ce n’est pas pour autant que le conseiller d’Etat genevois Mauro Poggia s’en satisfait: «Pourquoi la hausse est-elle plus basse cette fois? Serait-ce qu’elle était trop haute avant?» Un scepticisme que le ministre de la santé explique par l’absence de transparence: «L’OFSP ne nous donne que la colonne des dépenses. On ne sait jamais rien des recettes des assureurs. C’est comme si on avait des photos et pas le film. On nous fait participer à un jeu de dupes pour estimer l’ensemble des documents, sans renseignements sur les recettes et l’utilisation des réserves.»
Lire aussi: Dans les caisses maladie, le mystère des gains boursiers
Pour le conseiller d’Etat, ce sont ces fameuses réserves qui coûtent «sans qu’elles ne servent à rien»: «Quand il y a vraiment un coup dur, comme le Covid, c’est la Confédération qui met la main au porte-monnaie. Je n’ai pas entendu un assureur proposer de puiser dans les réserves pour payer la vaccination.» Selon lui, une caisse de compensation cantonale serait un remède, alors que le système actuel de compensation des risques mène à la sélection des risques par les assureurs et favorise le tourisme d’assurances.
Il appelle aussi à changer le système de rémunération des médecins à l’acte, qui incite à leur multiplication. Et relève un paradoxe: «Toucher au principe libéral de la médecine fait hurler. Mais quand on vit, comme les médecins, d’une assurance sociale, on ne peut plus dire qu’on est une profession libérale.»
■ La hausse des primes ne prend pas en compte l’inflation et les augmentations de salaire du secteur médical avertit H +
Dans un communiqué, la faîtière des hôpitaux suisses H +met en garde suite à l’annonce des hausses de primes maladies, car elles ne prennent à ce jour pas encore en compte le renchérissement et les augmentations de salaire du personnel de la santé pour 2023.
Primes maladie 2023 – la LAMal dans une impasse? Lire le communiqué de H+: https://t.co/IssJrG9w2v #primes
— hplus_spitaeler (@H+ Die Spitäler der Schweiz)27 janvier 2022
«En 2021 déjà, H +avait averti que le taux d’augmentation des primes pourrait être plus fort en 2023 et les années suivantes qu’entre 2021 et 2022. Cette thèse se confirme avec l’annonce officielle pour l’an prochain», affirme la faîtière, ajoutant que les «établissements ne peuvent pas répercuter leurs coûts supplémentaires sur les prix comme le font les autres entreprises. Dans le domaine […] ils sont liés par les tarifs de l’assurance sociale. Ces tarifs sont négociés avec les assureurs et approuvés par les autorités compétentes. Déjà chroniquement trop bas, ils doivent d’urgence être, au minimum, adaptés au renchérissement afin d’amortir les effets de l’actuelle crise de l’énergie et des prix de ce dernier secteur.»
■ Un tiers de la population vaudoise bénéficie du subside à l’assurance maladie souligne Rebecca Ruiz
«Dans un contexte difficile pour les ménages, avec une inflation générale des biens de consommation et une forte hausse des prix de l’énergie, le subside à l’assurance maladie permet d’atténuer fortement la hausse des coûts de la santé pour un tiers de la population vaudoise et de protéger ainsi une partie de leur pouvoir d’achat», explique Rebecca Ruiz, Cheffe du Département de la santé et de l’action sociale (DSAS).
■ «Si le Conseil fédéral avait agi, il n’y aurait pas besoin d’une si forte hausse des primes», estime Monsieur Prix
Dans une interview accordée au Blick, Stefan Meierhans, Monsieur Prix, n’est pas tendre avec Alain Berset et le Conseil fédéral. Le Surveillant des prix estime que les coûts de la santé auraient pu être réduits de 1,6 milliard par an. Mais Berne fait la sourde oreille.
Il y a douze ans déjà, Monsieur Prix demandait que l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) réduise les marges de distribution des médicaments, avec un potentiel d’économie de 400 millions par an. Cela aurait donc représenté depuis 4,8 milliards de francs, que les Suissesses et Suisses n’auraient pas dû débourser eux-mêmes.
Mais le ministre de la santé Alain Berset a estimé qu’il ne bénéficierait pas d’un soutien suffisant des Chambres pour aller en ce sens. Une explication rejetée par Stefan Meierhans. Une autre économie de l’ordre de 400 millions de francs pourrait être envisagée améliorant les contrôles et les comparaisons de médicaments.
Actuellement, le prix d’un médicament est comparé à ceux de neuf pays similaires à la Suisse, et une comparaison thérapeutique transversale est également effectuée. Un tiers de tous les médicaments remboursés par les caisses est contrôlé de la même manière chaque année. Mais ce contrôle devrait être amélioré. Car au lieu de prendre la moyenne de la comparaison des prix à l’étranger et de la comparaison transversale, Stefan Meierhans propose de prendre la valeur la plus basse des deux. Ce qui générerait aussi une économie de 400 millions de francs.
Notre système d’assurance maladie crée de fausses incitations, estime encore Stefan Meierhans dans le journal alémantique. Les assurés privés sont tellement lucratifs pour les hôpitaux que des traitements douteux, voire nuisibles, sont effectués. C’est la raison pour laquelle la Surveillance des prix souhaite faire baisser les prix des hôpitaux pour le traitement des assurés complémentaires. «Le Conseil fédéral se simplifie la tâche en faisant porter au parlement la seule responsabilité politique des coûts élevés de la santé», assène Stefan Meierhans. «Si le Conseil fédéral avait agi, il n’y aurait pas besoin aujourd’hui d’une si forte hausse des primes.»
■ La FRC dénonce «un échec collectif annoncé»
La hausse importante des primes maladie pour 2023 est «l’aboutissement d’un échec collectif annoncé», dénonce mardi la Fédération romande des consommateurs (FRC). Selon elle, rien n’a été entrepris en faveur des assurés.
Pour la FRC, la responsabilité de «l’ensemble des prestataires» est engagée. «Alors que les hausses étaient modérées ces quatre dernières années, ces acteurs ont tout fait pour torpiller des mesures pourtant ambitieuses, principalement parce qu’elles mettaient à mal leur rémunération», écrit-elle dans un communiqué.
Diverses mesures auraient permis d’endiguer la hausse des coûts, assure la FRC, citant des actions sur le prix des médicaments, un cadre pour prévenir la surprescription, la surfacturation d’actes médicaux ou encore la mise en place d’un financement uniforme des soins. Mais soit elles ont été abandonnées, soit elles sont bloquées au Parlement.
■ Pour revoir la conférence de presse d’Alain Berset
■ Caritas réclame une extension des subsides d’assurance maladie
Une extension des subsides s’impose pour faire face à la hausse importante des primes maladie, estime mardi Caritas. De nombreuses personnes, proches du seuil de pauvreté, se retrouvent en difficulté.
L’œuvre d’entraide catholique met en avant, dans un communiqué, sa propre expérience du terrain: les ménages à faibles revenus qui ne bénéficient pas encore de subsides à l’assurance maladie, ou n’en bénéficient que partiellement, ont désormais un besoin urgent de cette aide.
■ Le Valais veut augmenter ses subsides aux assurés
Le Conseil d'Etat valaisan veut augmenter ses subsides à l’assurance maladie l’année prochaine, pour aider les ménages modestes à faire face à la hausse des primes. Il va proposer au Parlement d’allouer 14 millions supplémentaires par rapport à 2022.
Le Grand Conseil devra se prononcer en décembre sur un montant total de 239,2 millions de francs pour la réduction individuelle des primes d’assurance maladie, indique mardi le gouvernement cantonal dans un communiqué.
■ Le PLR Suisse n’a pas tardé à réagir à l’annonce des primes 2023
Dans une déclaration de son vice-président Philippe Nantermod, le parti bourgeois veut davantage de concurrence entre les prestataires, favoriser les importations parallèles de médicaments, ou encore obliger les assureurs à rembourser les prestations effectuées dans des régions frontalières.
#PolCH | #Primes Suite à l’annonce de ce jour, il est plus nécessaire que jamais d’appliquer des mesures libérales… https://t.co/M1mCuSoLus
— PLR_Suisse (@PLR Suisse)27 janvier 2022
■ Depuis 2018, la hausse des primes a été limitée rappelle Alain Berset
Depuis 2018 l’augmentation annuelle moyenne des primes a été de 1,5% contre 3,8% pour la période 2013-2018. L’augmentation pour 2023 rattraperait l’évolution observée depuis 2012.
■ En 2022, les coûts de la santé ont connu un effet de rattrapage de la faible hausse de 2020 et 2021
«Contrairement à ce que l’on pouvait penser, les coûts de la santé n’ont pas augmenté en 2020, et ils ont peu augmenté au premier semestre 2021, cela représentait une hausse de 1,3% sur une base annuelle. Pour conséquence, les primes pour 2021 n’ont quasiment pas augmenté, 0,3%, elles ont même diminué pour 2022 à -0,5%», souligne Alain Berset. En revanche, ces coûts ont augmenté de manière importante fin 2021 et au premier semestre 2022, notamment du fait d’un effet de rattrapage lié notamment à des interventions médicales reportées.
🗞️ Assurance-maladie: la forte augmentation des coûts entraîne une hausse des primes en 2023 1/3 https://t.co/5DzSvTWoyV
— BAG_OFSP_UFSP (@BAG – OFSP – UFSP)27 janvier 2022
■ Limiter les coûts pour limiter les primes
«La seule manière de limiter la hausse des primes, c’est d’agir sur les coûts», affirme Alain Berset. La qualité a un coût, «mais il y a aussi des coûts non justifiés, comme les traitements superflus ou les tarifs trop élevés.»
«Ces dernières années, certains cantons n’ont pas augmenté leurs subventions proportionnellement à la hausse des coûts, alors que la Confédération accroissait sa contribution, poursuit le conseiller fédéral. Ce n’est évidemment pas ainsi que le système est pensé. »
■ «Cette hausse est naturellement désagréable»
«Cette hausse est naturellement difficile, désagréable. Il n’y a pas d’autre mot», reconnaît Alain Berset qui avait assuré l’an dernier qu’il n’y avait pas de craintes à avoir concernant une hausse brutale des tarifs après la légère baisse de 2022.
Pour le conseiller fédéral la situation permettait difficilement de faire des prévisions. «Je devrais vous dire que je devrais arrêter de faire des pronostics, répond-il à un journaliste. Il n’y avait pas de raison d’imaginer alors que la hausse allait être aussi massive. Et puis, les problèmes des marchés boursiers et la guerre en Ukraine étaient évidemment difficilement prévisibles.»
■ Les primes adulte augmenteront en moyenne de 6,6%
En 2023, les primes d’assurance maladie augmenteront de 9% ou plus dans trois cantons. La hausse sera précisément de 9% pour les cantons de Neuchâtel et du Tessin et de 9,5% pour Appenzell Rhodes-Intérieures. Les hausses les plus modérées sont enregistrées à Genève et Bâle-Ville, 3,6% et 4,2%, mais les deux cantons détiennent déjà la palme des primes les plus élevées.
En détails: Les primes maladie reprennent l’ascenseur, mais tous les cantons ne sont pas logés à la même enseigne
■ Genève reste le canton où les primes sont les plus élevées
Avec une hausse moyenne de 4,7%, Genève n’est pas le canton où les tarifs augmentent le plus, mais reste en tête des primes les plus chères pour 2023. Les primes moyennes pour les adultes et les jeunes (19-25 ans) s’élèveront respectivement à 499,6 et 380,20 francs. Pour les primes pour les enfants, la prime moyenne est plus élevée à Bâle-Ville avec 132,90 francs, mais Genève arrive en deuxième position avec une moyenne à 129,90 francs.
■ Une augmentation forte, mais anticipée
L’augmentation des primes d’assurance maladie pour 2023 est forte comparée aux années précédentes mais s’inscrit dans la fourchette des prévisions. Les hausses s’échelonnent de 3,9% en moyenne dans le canton de Bâle-Ville à 9,5% à Neuchâtel. Malgré des tarifs toujours plus chers, les hausses étaient restées stables depuis 2018, avec une augmentation annuelle moyenne de 1,5% contre 3,8% pour la période 2013-2018.
■ Changer d’assureur, mode d’emploi
Comme chaque automne, la question se pose de changer ou non d’assureur, de modèle ou de franchise. Cette année, avec la hausse des primes qui se profile certains pourraient vouloir franchir le pas, mais comment s’y prendre? Utiliser le calculateur officiel de l’Office fédéral de la santé publique, recourir aux rendez-vous gratuits de la Fédération romande des consommateurs, ou encore choisir sa franchise, nous avons dressé un petit guide des bonnes pratiques pour s’en sortir à temps.
Pour en savoir plus: Dans la jungle des primes, des caisses et des franchises
En changeant d’assureur pour l’assurance maladie obligatoire, il n’est pas nécessaire de transférer les assurances complémentaires. Il est possible de découpler assurance maladie et assurance complémentaire, mais ce choix peut entraîner des pertes d’avantages. L’occasion aussi de rappeler que les prestations des complémentaires ne sont pas garanties.
Lire à ce sujet: Les prestations des assurances maladie complémentaires ne sont pas garanties
■ Une baisse historique en 2022
En 2022, la prime mensuelle moyenne pour les assurances maladie s’est élevée à 315 francs, soit un recul de 0,2% par rapport à 2021. Depuis 2008, c’est la première fois qu’un recul était enregistré, et seulement la seconde depuis la mise en place de l’assurance obligatoire. Si Genève est resté en tête des cantons en termes de tarifs, l’ensemble de la Suisse romande avait connu cette baisse. Ce recul a été permis par une réduction des réserves des assureurs, qui avaient fait un geste de 380 millions de francs. Ces réserves restaient cependant à un niveau record de 12,4 milliards de francs.
Relire notre suivi de l’an dernier: Une baisse légère, mais historique, des primes maladie romandes pour 2022