Initialement disposés à rejoindre leurs rangs, des parlementaires fédéraux du camp rose-vert ont finalement refusé il y a quelques semaines de s’asseoir à la même table. «De nombreux parlementaires soutiennent le référendum, mais ils ne ne veulent pas s’exprimer car ils ne veulent pas être associés à certains milieux ou fondamentalistes, c’est compréhensible», a déclaré Daniel Trappitsch, naturopathe.
Président d’une association contre les vaccinations, le St-Gallois est également à l’origine du référendum contre la loi sur les épizooties. Selon lui, il y a de nombreuses raisons de rejeter le texte sur les épidémies.
La révision vise à mieux définir la répartition des tâches entre la Confédération, les cantons et des tiers. La Confédération assumera désormais un rôle de leader en définissant des axes et des buts stratégiques, mais les cantons restent compétents pour l’exécution.
Pour Daniel Trappitsch, la loi donne trop de pouvoirs à la Confédération en lui permettant de conclure des traités internationaux ou d’introduire une obligation de vaccination. «Et quand on dort dans une démocratie, il ne faut pas s’étonner de se réveiller dans une dictature.»
Obligation de vaccin
Le texte prévoit effectivement qu’en cas de situation particulière, Confédération et cantons pourront déclarer le vaccin obligatoire pour certaines personnes. Ce dernier recours concerne les groupes de population en danger, les personnes particulièrement exposées et celles exerçant certaines activités. Pour que les cantons puissent y recourir, il faudra en outre qu’un «danger sérieux» soit établi.
«Je vois presque toutes les semaines des enfants souffrant de séquelles de vaccins», a déclaré le médecin saint-gallois Alexander Ilg. Dénonçant une information unilatérale sur les vaccins, le praticien a espéré que le référendum porterait la discussion sur la place publique.
Fichage jamais vu
Pour Ariane Roth, de l’association «Bürger für Bürger» (Citoyens pour citoyens), c’est un fichage jamais vu de la population qui justifie le rejet de la loi. Une banque de données gérée par l’Office fédéral de la santé publique recensera les personnes malades, mais aussi celles qu’on soupçonne de l’être ainsi que des informations sur leurs lieux de séjour.
Non anonymisées, les informations pourront être transmises à d’autres autorités et même à l’étranger, selon Mme Roth. C’est la fin de la sphère privée, «le monde de Georges Orwell apparaît tout à fait confortable à côté».
Il faut barrer la route à une sexualisation précoce des enfants. L’information prévue sur les maladies sexuellement transmissibles permettra à l’Office fédéral d’imposer sa vision du développement sexuel normal et ouvre la voie à «un homme nouveau, détaché de Dieu et de la famille traditionnelle», a dénoncé Elisabeth Leisi de l’Union démocratique fédérale.
Plus prosaïquement, les opposants ont critiqué le chèque en blanc laissé à l’industrie pharmaceutique. Les pouvoirs publics et donc tous les contribuables paieront les pots cassés en cas de problèmes avec des médicaments ou vaccins, a relevé le député bernois Peter Eberhart (PBD). Les référendaires ont jusqu’au 18 janvier pour récolter les 50’000 signatures nécessaires.