Commentaire. Sans projets, la colère restera stérile

Vaud et Genève sont irrités, et vont le dire ensemble à la Confédération. C'est un premier pas. Mais un tout petit, ridicule en comparaison des centaines de milliers de kilomètres engloutis chaque jour par les pendulaires entre les deux capitales cantonales. L'Arc lémanique ressemble de plus en plus à une agglomération unique, certains disent une «métropole». Jamais Lausanne et Genève n'ont été si proches dans l'esprit des habitants des bords du Léman. En matière de transports, jamais les frontières cantonales n'ont semblé plus dépassées qu'aujourd'hui.

Mais ce constat n'atteint pas encore les gouvernements des deux cantons concernés. L'exemple zurichois le montre: on ne prête qu'aux riches, et on n'investit que dans les régions qui ont prouvé leur attachement aux transports publics. Offrir un front commun aux CFF est indispensable. Comme sont indispensables une planification et un financement communs de projets ambitieux pour la région. Sans ce signe fort, l'irritation valdo-genevoise restera stérile, et la région poursuivra son développement chaotique.