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Commentaire. Sagesse ou naïveté?

Entre la fermeture d'écoles ou d'hôpitaux et une baisse fiscale de 10%

Entre la fermeture d'écoles ou d'hôpitaux et une baisse fiscale de 10% qui aurait eu des effets financiers insignifiants pour plus de la moitié des contribuables, les Bernois ont clairement tranché: déjà mises à mal par quinze ans de douloureuse rigueur budgétaire, les prestations priment la diminution d'impôt.

On est tenté d'applaudir face à tant de sagesse. A cette marque de confiance populaire dans un gouvernement si fier de sa stratégie financière modèle.

A moins que la naïveté ne soit le grand vainqueur de la votation. Naïveté des initiants et du Parti radical d'abord, qui ont cru qu'en proposant une baisse d'impôts à tous, ils offriraient une substantielle économie aux plus hauts revenus. Le stratagème a vite été démasqué.

Naïveté populaire ensuite: les électeurs ont cru qu'en rejetant la baisse d'impôt, ils se prémuniraient contre toute future fermeture d'école, d'hôpital, d'EMS ou réduction des subventions pour les primes maladie. Les menaces seront mises de côté un temps, mais le sursis risque de tomber après les élections du printemps 2006. Gouvernement ou Grand Conseil ressortiront ensuite les desseins de coupes drastiques et s'ingénieront à les appliquer avec tact. Pour alors réduire les impôts de la classe supérieure. La formule consiste simplement à inverser le processus rejeté dimanche.