Les commerçants prêts à redémarrer
Sortie de crise
Plusieurs branches ont préparé un plan d’action et attendent le feu vert du Conseil fédéral. Elles sont prêtes à appliquer les règles sanitaires en vigueur dans la vente de produits de première nécessité

Ce qui est possible pour la vente de produits de première nécessité, en particulier l’alimentation, devrait l’être pour l’ensemble du commerce de détail. Nombreux sont ceux qui espèrent que jeudi le Conseil fédéral autorise, sous conditions, la reprise de certaines activités commerciales après le 26 avril.
L’ordonnance du 16 mars a établi la liste des marchandises autorisées à la vente. Cela a posé quelques problèmes aux grands distributeurs, qui ont dû différencier les produits qu’ils pouvaient proposer à leur clientèle de ceux qu’ils devaient retirer des rayons. Comme l’ordonnance n’était pas très précise, elle a donné lieu à des interprétations différentes d’un canton à l’autre, voire d’une succursale à l’autre. A cette confusion s’est ajoutée la demande, aussi pressante que légitime, du personnel de santé de pouvoir s’approvisionner en sous-vêtements et en chaussettes.
Lire aussi: Le cri d’alarme des médecins
Rouvrir les jardineries
L’assouplissement des règles de vente est ainsi attendu par la grande distribution. «Pour autant que les aspects sanitaires le permettent, nous sommes très intéressés par une réouverture prochaine et le retour à un certain fonctionnement normal. L’ouverture des «marchés spécialisés», comme Melectronics, SportXX, Micasa et les Do it + Garden, devrait être la prochaine étape. On pourrait très bien y appliquer les directives en matière d’hygiène et de distance déjà éprouvées dans les épiceries (admission de la clientèle au compte-gouttes, désinfectant, vitres en plexiglas si nécessaire)», relève Tristan Cerf, porte-parole de Migros.
C’est aussi l’avis de Baptiste Müller, secrétaire général de la section vaudoise de JardinSuisse, la faîtière de la production horticole, florale et paysagère. «Nous demandons la réouverture de tous les garden centers. Ils disposent de grandes surfaces, ce qui facilite le respect des distances sanitaires», déclare-t-il en soulignant que l’installation de points de retrait de marchandises à l’extérieur des magasins n’était pas facile à gérer.
Les coiffeurs émettent leurs directives
Comme pour le jardinage, le printemps est la meilleure saison de vente pour le secteur automobile. C’est pourquoi celle-ci a mis au point un vademecum sanitaire prêt à l’emploi. Ce document exige des garagistes qu’ils appliquent les mesures sanitaires en vigueur dans le commerce alimentaire: matériel de protection, désinfectant, limitation du nombre de personnes. «Nous avons préparé la sortie de crise, mais, pour l’instant, nous n’avons pas le feu vert du Conseil fédéral», commente François Launaz, président d’Auto-Suisse, qui annonce une année 2020 catastrophique.
CoiffureSuisse se prépare de son côté à la réouverture des salons. L’association a préparé des directives sanitaires: tout désinfecter à chaque changement de client, éviter tout contact avec le visage, converser via le miroir et pas en face-à-face. Le port du masque est envisagé. Le Conseil fédéral se prononcera jeudi sur un éventuel assouplissement de l’ordonnance du 16 mars. «Cela soulagerait le service postal et les autres prestataires de services logistiques», insiste Tristan Cerf. La Poste croule en effet sous les demandes de livraison de marchandises commandées en ligne.