«Pour pouvoir casser de manière ciblée les chaînes de contamination, il faut pouvoir identifier rapidement les personnes infectées, ce qui fait des tests un pilier de la lutte contre la pandémie, souligne le gouvernement. Les capacités de dépistage et des laboratoires étant désormais suffisantes – et les autotests bientôt disponibles – le Conseil fédéral entend étendre le dépistage gratuit à toute la population. Il s’agit ainsi d’appuyer le redémarrage progressif de la vie économique et sociale.» La décision finale concernant cette nouvelle politique sera prise le 12 mars, après consultation des cantons.
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La Confédération finançait déjà le dépistage des personnes symptomatiques et celui des non-symptomatiques dans les EMS et les écoles: elle prendra désormais en charge le coût de tous les dépistages. Dès la mi-mars, se faire tester devrait devenir routinier. Pour favoriser les dépistages et prévenir de possibles flambées du virus, le gouvernement vise avant tout deux groupes de personnes: «les salariés des entreprises et les élèves».
Ceux-ci, décrit le Conseil fédéral, pourront être fréquemment testés par le biais de prélèvements salivaires analysés de manière groupée, ce qui permet de réduire considérablement le matériel et le temps nécessaires. A noter que la participation à ce type de dépistage sera facultative. Il y aura cependant des avantages à la clé pour les testés: «Les entreprises qui testent régulièrement leurs employés pourront être exemptées de l’obligation de quarantaine pour les personnes contacts.»
Une fois les autotests disponibles, le Conseil fédéral entend par ailleurs fournir cinq tests par mois à chaque résident helvétique dans tout le pays. Le gouvernement précise toutefois que ces derniers n’ont pas encore été validés par l’Office fédéral de la santé publique. Aucune date n’est évoquée quant à cette certification. Les tests réalisés dans les pharmacies et les centres de dépistage deviendront également gratuits, y compris pour les frontaliers.
La fin des mesures?
«La réalisation de tests répétés dans les entreprises ne vise pas à remplacer les plans de protection, mais à renforcer encore la protection du personnel», met en garde le Conseil fédéral. Le gouvernement souligne que les tests gratuits «ne représentent qu’un instantané de la situation», «moins fiable que les tests PCR».
Un résultat négatif ne doit ainsi «pas donner à la personne un sentiment de sécurité infondé ni l’inciter à se conduire déraisonnablement», dixit le Conseil fédéral. Port du masque et respect des distances continueront donc à s’imposer.
En cas de résultat positif, un test PCR devra être effectué, avant de s’isoler. Le Conseil fédéral ne ferme par ailleurs pas la porte aux tests obligatoires dans le cadre de certains événements: «Il reste à évaluer s’il est possible de conditionner des accès ou la participation à des manifestations à un résultat de test négatif.»