politique
L'histoire récente est riche en élections à rebondissements, avec des résultats parfois très serrés. Voire aléatoires

L'histoire récente du Conseil fédéral est riche en élections controversées. Le fait que le corps électoral soit composé des 246 parlementaires fédéraux facilite les manoeuvres et les tractations de coulisses.
7 décembre 1983
Le Parti socialiste présente la Zurichoise Lilian Uchtenhagen. L'Assemblée fédérale n'est pas convaincu par cette candidature. Une majorité la juge arrogante et trop à gauche et vote en faveur du Soleurois Otto Stich, qui vient de quitter le parlement et qu'un conseiller national libéral-radical, Felix Auer, est allé extraire de sa retraite politique.
3 mars 1993
Pour remplacer René Felber, le PS propose la Genevoise Christiane Brunner. Mais, une fois encore, la majorité de droite la juge trop à gauche et lui reproche son style politique. Elle fait élire le Neuchâtelois Francis Matthey, qui demande un temps de réflexion d'une semaine. Le PS consacre ces sept jours à rechercher une candidature de substitution et trouve la syndicaliste Ruth Dreifuss. Le 10 mars 1993, Francis Matthey annonce qu'il renonce à son élection et Ruth Dreifuss devient conseillère fédérale.
11 mars 1999
Les deux conseillers fédéraux démocrates-chrétiens Arnold Koller et Flavio Cotti démissionnent ensemble six mois avant les élections fédérales. Leur succession se révèle rocambolesque. Pour l'un des deux postes, la Saint-Galloise Rita Roos et l'Appenzelloise Ruth Metzler se retrouvent à égalité, avec 122 voix chacune, à une voix de la majorité absolue. La seconde passe l'épaule au tour suivant. Après avoir obtenu 20 maigres suffrages au premier tour, le Fribourgeois Joseph Deiss obtient le deuxième poste après six tours de scrutin et devance le Zougois Peter Hess, qui n'était pas candidat officiel.
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6 décembre 2000
L'UDC propose la double candidature des conseillers d’État Rita Fuhrer (ZH) et Roland Eberle (TG), qui ne siègent pas au parlement fédéral, pour succéder à Adolf Ogi. Mais c'est le Bernois Samuel Schmid qui obtient les faveurs de l'Assemblée fédérale au terme du sixième tour de scrutin.
10 décembre 2003
Malgré la forte progression de l'UDC aux élections d'octobre, le PDC espère conserver ses deux sièges gouvernementaux et représente l'Appenzelloise Ruth Metzler et le Fribourgeois Joseph Deiss, élus en 1999. L'UDC lance Christoph Blocher dans la course. Au troisième tour, il est élu à la place de Ruth Metzler, qui devient la troisième conseillère fédérale de l'histoire à ne pas être reconduite dans sa fonction.
12 décembre 2007
Un plan secret concocté par le Parti socialiste, les Verts et le PDC aboutit à l'élection de l'UDC grisonne Eveline Widmer-Schlumpf à la place de Christoph Blocher, et cela après deux tours de scrutin. Elle accepte son élection le lendemain. Mais l'UDC la bannit de ses rangs. Son entourage fonde alors le Parti bourgeois-démocratique (PBD), que Samuel Schmid finit également par rejoindre.
10 décembre 2008
Samuel Schmid finit par jeter l'éponge. L'UDC veut faire son retour au Conseil fédéral avec son président, Ueli Maurer. Mais le centre gauche conteste cette candidature et décide de voter massivement pour le président de l'Union suisse des paysans, l'UDC thurgovien Hansjörg Walter. La manœuvre échoue pour une petite voix. Ueli Maurer est élu au troisième tour.
16 septembre 2009
Le PLR présente Didier Burkhalter et Christian Lüscher pour remplacer Pascal Couchepin. Le PDC lance le Fribourgeois bilingue Urs Schwaller dans la bagarre. Le Singinois est en tête aux deuxième et troisième tours. Le PLR lâche alors le Genevois Lüscher. Didier Burkhalter est élu au quatrième round.
22 septembre 2010
L'UDC ne désespère pas de reconquérir son deuxième siège. Le parti profite du double départ de Hans-Rudolf Merz et de Moritz Leuenberger pour le revendiquer. Il présente Jean-François Rime. Sans succès. Le PLR et le PS conservent chacun son mandat, avec Johann Schneider-Ammann et Simonetta Sommaruga.
14 décembre 2011
Nouvelle offensive de l'UDC et nouvel échec. Après avoir dû lâcher en catastrophe le Zurichois Bruno Zuppiger, empêtré dans des affaires professionnelles, le parti lance Jean-François Rime et Hansjörg Walter contre Eveline Widmer-Schlumpf, en plus d'Ueli Maurer, qui sollicite un nouveau mandat. La Grisonne est confirmé dans sa fonction en un seul tour de scrutin.