Publicité

Le Conseil fédéral sans Isabelle Chassot

Succession de Joseph Deiss.

Isabelle Chassot ne sera pas candidate à la succession de Joseph Deiss au Conseil fédéral. Dans une lettre envoyée mercredi au président du PDC fribourgeois, Emanuel Waeber, elle répond par la négative à la question que ce dernier lui avait posée trois jours auparavant concernant un éventuel intérêt pour le poste. De cette façon, la conseillère d'Etat coupe court à la vox populi qui, en Suisse romande du moins, faisait d'elle une prétendante sérieuse.

«Je n'ai pas eu besoin de réfléchir longtemps. L'analyse de la situation m'a incitée à rester réaliste», explique-t-elle.

A Berne, des pressions s'exercent en effet pour que le PDC présente une (ou des) personnalité(s) alémanique(s) pour prendre la place du citoyen de Barberêche. Les chances de la Fribourgeoise apparaissaient donc bien ténues, d'autant plus que le canton possède en Urs Schwaller un papable germanophone de poids. L'argument féminin parlait certes en sa faveur, mais ce n'est pas le genre de la magistrate «de se porter candidate uniquement parce qu'il existe une conjugaison des facteurs femme et PDC».

«Poursuivre la tâche»

Isabelle Chassot évoque en outre «la chance d'exercer un mandat passionnant au service du canton de Fribourg.» L'occasion, dit-elle, de rencontrer des hommes et des femmes engagés, à tous les niveaux. Et de poursuivre: «Si quatre années à la tête de la Direction de l'instruction publique, de la culture et du sport m'ont fait mesurer la relativité du temps, elles n'ont pas entamé mon envie de poursuivre la tâche.»

Autre argument qui a pesé de tout son poids dans sa réflexion: à partir du 1er juillet, elle reprendra la présidence de la CDIP (Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'Instruction publique). Dans ce cadre, elle entend bien relever les deux défis qui lui font face: l'harmonisation scolaire et le remodelage du paysage suisse des hautes écoles. Sous réserve, bien sûr, de sa réélection au Conseil d'Etat au mois de novembre, précise-t-elle, prudente.

Du côté du PDC fribourgeois, on pousse certainement un «ouf» de soulagement. C'est que le parti historique du canton peine à trouver des candidats au Conseil d'Etat. Empêtré de plus dans une relation amour-haine avec les radicaux (avec qui il est censé faire alliance cet automne), il aura bien besoin d'une locomotive comme Isabelle Chassot.