Le Conseil fédéral reconnaît la pertinence d’une définition opérationnelle de l’antisémitisme
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Dans un rapport, le gouvernement approuve le recours à la définition de l’antisémitisme adoptée par l’International Holocaust Remembrance Alliance. Une stratégie nationale contre le racisme et l’antisémitisme y est également évoquée

Le Conseil fédéral a reconnu vendredi dans un rapport la valeur et la pertinence pratique de la définition opérationnelle de l’antisémitisme adoptée en 2016 par l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA). Cette définition peut servir à identifier les incidents antisémites.
Elle vient compléter les nombreuses mesures prises en Suisse pour lutter contre l’antisémitisme, selon le rapport qui répond à un postulat de Paul Rechsteiner (PS/SG). Elle peut aussi servir de point de départ à la formulation de définitions spécifiques à différents domaines et emplois. Il serait toutefois contraire à la législation que les autorités suisses valident expressément un texte international non contraignant.
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La définition stipule que «l’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte.»
Stratégie nationale
Le rapport salue par ailleurs l’engagement de longue date de la Suisse contre l’antisémitisme. «Les agressions physiques et verbales contre des personnes de confession juive et les dommages matériels sont plus rares en Suisse que dans d’autres pays», souligne-t-il. Le rapport précise que l’antisémitisme n’y a pas progressé de manière significative ces dernières années, mais qu’il se manifeste plus clairement, en particulier sur internet.
Il établit une série de mesures que le Service de lutte contre racisme (SLR) et la Commission fédérale contre le racisme (CFR) pourront mettre en œuvre conformément. Il s’agit notamment de mettre en place une stratégie nationale contre le racisme et l’antisémitisme et de renforcer la coordination et les échanges à tous les échelons de l’Etat. Il faut par ailleurs activement informer et sensibiliser la population sur le racisme et l’antisémitisme.
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L’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) rassemble des gouvernements et des experts dans le but de renforcer et de promouvoir l’éducation, le travail de mémoire et la recherche sur l’Holocauste. La Suisse l’a présidée en 2017.