ÉDITORIAL. Sous pression, le gouvernement a opté pour un assouplissement léger. Il donne des perspectives et veut éviter que les jeunes ne soient les principales victimes de cette crise. Propos forts d’Ueli Maurer et de Guy Parmelin, qui ont clairement soutenu Alain Berset

La Suisse est plus divisée que jamais. Une partie des citoyens exige la fin de ce semi-confinement light. Ils poussent des cris d’orfraie et donnent l’impression d’être fortement majoritaires, car ils bénéficient du soutien de l’UDC, du PLR et des milieux économiques.
Plus discrète, une autre partie de la population, à l’écoute de la majorité des épidémiologues, en appelle à des mesures plus strictes pour lutter contre la pandémie: un lockdown de deux-trois semaines, la fermeture des stations de ski et même des écoles.
Assouplissement modéré
Ecartelé entre ces deux positions, le Conseil fédéral a finalement opté pour un assouplissement modéré. Avec une mesure forte tout de même: la réouverture de tous les commerces. Et surtout, le gouvernement donne cette fois-ci des perspectives: pour le 1er mars d’abord, puis pour le 1er avril si le nombre de nouvelles infections continue à diminuer. Un horizon, le président de la Confédération, Guy Parmelin, a aussi voulu en ouvrir un pour les grands oubliés de cette pandémie: les jeunes. Dans un appel vibrant, il leur a demandé de tenir et les a félicités de leur ingéniosité pour faire face à cette crise.
Les deux ministres UDC soutiennent Berset
Le gouvernement entend rassembler toute la population, au-delà des générations, et pour cela, il a besoin d’unité. Ueli Maurer a ainsi marqué les esprits en s’emparant de la parole pour rappeler que les décisions étaient collégiales et apporter ainsi son soutien à Alain Berset. Guy Parmelin a enchaîné en soulignant que M. Berset n’était pas un dictateur. Des soutiens forts au moment où leur parti, l’UDC, ne cesse d’attaquer le ministre de la Santé. Tout comme le PLR d’ailleurs. Espérons que ces deux formations, en concurrence pour apparaître comme les vrais défenseurs de l’économie, entendront ce message et cesseront cette agitation qui déstabilise la population. A majorité de droite, le Conseil fédéral ne prend pas des mesures restrictives par idéologie.
Les annonces de ce mercredi ne calmeront pas certains acteurs fortement touchés, comme les restaurateurs ou les milieux culturels. Leur impatience est parfaitement compréhensible, mais au moins de nouvelles aides vont être débloquées. Ce sera aux cantons de les verser.
Après un an de privation, un gigantesque ras-le-bol parcourt toute la Suisse. Pour qu’il ne se transforme pas en explosion, chacun est appelé à prendre ses responsabilités et à éviter de jeter de l’huile sur le feu. Quant au Conseil fédéral, il doit rester uni, cohérent et transparent.
Lire aussi à propos des annonces du 17 février:
- Julien Riou, épidémiologiste: «Peut-on considérer qu’on maîtrise suffisamment la situation pour relâcher les efforts?»
- Mauro Poggia: «Des allégements plus importants sont possibles»
- Dix milliards pour les entreprises en difficulté
- Après les annonces du Conseil fédéral, le monde de la restauration est dépité
- Un déconfinement prudent en deux temps
- Les musées rouvrent mais le reste du secteur culturel s’impatiente
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Il y a 1 semaine
Les fitness et lieux culturels (théâtres, concerts, opéra etc.) restent oubliés une fois de plus! Pourtant, ce sont des lieux importants pour nos contacts sociales. Les gens sont fatigues et nous avons un grand besoin de rencontres, vivre des vrais emotions et pas seulement le shopping!
Il y a 1 semaine
Quels sont les éléments qui permettent à notre éditorialiste d'affirmer qu'une partie de la population réclame des mesures plus sévères? Des sondages ou études? Lesquelles?
De ce que je sais la politique du Conseil Fédéral (ou plutôt des 'épidiémologistes') fait plutôt une immense majorité contre elle avec cette hypothétique troisième vague. Y compris dans les hôpitaux.
Le fanatisme aveugle de la task force, suivie bêtement par un Conseiller Fédéral ayant oublié son rôle devient de plus en plus inquiétant.
Il y a 1 semaine
Je partage l'avis que le ras-le-bol est plus que général et je ne connais personne dans mon entourage qui réclame des mesures plus strictes.
Alors que tous les signaux sont au vert, le CF fait preuve d'une incroyable timidité et semble repousser aux calendes grecques la levée de la limite des rassemblements privés (à l'intérieur) à 5 personnes, une mesure pourtant des plus liberticides.
Il y a 1 semaine
Comment peut-on expliquer, d'un point de vue sanitaire, que nous puissions réserver une chambre d'hôtel avec repas au restaurant et que les autres restaurants doivent rester fermés?
Il y a 1 semaine
Pourriez-vous écrire un reportage sur les recherches concernant les traitements contre le Covid-19 , comme ce laboratoire tessinois qui a fait une découverte remarquable et qui cherche des fonds /4'000'000 CH pour continuer à la développer
Il y a 1 semaine
Il me semble pertinent de dire que la majorité de la population en a ras le bol des restrictions. Mais finalement, la Suisse est toujours à un niveau d'infection quotidienne inacceptable pour l'un des pays possédant le plus de ressources (médicales et financières notamment) pour y faire face.
La responsabilité appartient évidemment à nos dirigeant mais surtout à la population helvétique qui se voit plus belle qu'elle ne l'est.
Le gouvernement a essayé de compter sur la responsabilité des citoyens, cela n'a clairement pas fonctionné. La population n'est pas disciplinée (le port du masque en centre ville est une vaste blague) et c'est pour cette raison que les restrictions durent plus longtemps qu'espéré.
Il faut à mon sens arrêter de mettre cela sur le dos de politiciens qui essayent de faire du mieux possible avec les moyens à disposition. Le peuple Suisse est responsable de sa propre déception et frustration et chacun doit se regarder dans le miroir.
Les emplois des membres de notre famille, de nos amis sont en jeu. Nos restaurants et activités favorites risquent de disparaître parce que chacun pense à son confort avant celui des autres.
Il est temps que la population suisse se rende compte que c'est elle qui se tire depuis un an une balle dans le pied...
Il y a 1 semaine
Votre éditorial ne fait que répéter le message du CF. Un éditorial est censé éclairer, inciter le lectorat à s'interroger, à mettre en perspective. Le vôtre ne répond pas à ces critères. Par exemple, vous parlez de la jeunesse. Pourquoi avoir choisi comme nouvel âge limite 18 ans, alors qu'il est établi-et vous avez publié des articles dans ce sens-que parmi la population la plus douloureusement atteinte, on compte la classe d'âge des 18- 25 ans, ceux qui ont vu leurs activités réduites à un écran ? A quel moment y a-t-il une réponse donnée à leurs signaux forts de détresse ? On voudrait qu'ils se révoltent que l'on ne s'y prendrait pas autrement. Alors oui,
Le CF fait preuve d'outrecuidance en faisant encore une fois appel à la responsabilité individuelle et laisse entendre que si nous sommes bien sages, on desserrera nos liens un peu plus chaque mois, mais avec des critères qui sont loin de faire l'unanimité y compris dans le domaine médical. Nous sommes de plus en plus nombreux à nous demander ce qui motive ces restrictions de liberté et si le remède imposé n'est pas complètement disproportionné par-rapport aux menaces sanitaires.
Il y a 1 semaine
Quel est finalement le véritable enjeu du train de mesures mises en place en Suisse ou ailleurs?
L'idée est-elle de protéger chacun de la maladie ou de la mort? Peu probable. En effet si ces deux buts sont complètement hors de portée des états, voire des connaissances humaines, il serait éventuellement plus efficace de priver les citoyens d'alcool, de tabac ou d'une partie du sucre ajouté à chacun des produits en vente dans les étals plutôt que du droit de se rencontrer.
Veut-on démontrer que le système de santé est assez robuste pour absorber une épidémie? Il ne semble pas non plus que ce soit le but poursuivi puisqu'on ne cesse de brandir les limites de ce système, de menacer de son implosion ou de son explosion, on ne sait plus. Et si pour prouver la solidité de notre système, on met en avant le fait qu'il résiste à une pandémie en fermant tous les lieux publiques et en astreignant chacun à résidence, en obligeant la population à avancer masquée, en fermant parfois les frontières et en fermant parfois les écoles, la démonstration est-t-elle vraiment convaincante?
L'idée est-elle de montrer que l'on garde le contrôle? Lorsqu'on en est réduit à annoncer des mesures et des plans de semaine en semaine, l'illusion de la maîtrise ne dure guère et chacun aura bien compris, de l'aveu du conseil fédéral lui-même, que la situation est hors de contrôle.
Alors pourquoi poursuivre sur cette voie?
Peut être pour ne pas avouer qu'on s'est trompé. Que tous ces milliards auraient pu être utilisés différemment. Il est vrai que les critiques fusent de toute part et en tout temps. Avouer s'être trompé est un exercise de plus en plus admirable et il n'est pas dit qu'on puisse de si tôt choisir si l'on veut courir le risque d'être contaminé, comme on prend le risque de traverser la route, de s'interposer dans une dispute ou de manger trop gras.
Il y a 1 semaine
À Frédéric C: il faut arrêter de croire qu'une 'population' ne peut quoi que ce soit dans la propagation du virus. Il semble de plus en plus clair que celui-ci frappe de manière aléatoire. Les 'vertueux' de la première vague souffrent (Portugal, Autriche, Eépublique Tchèque) quant aux 'cancres' ils se rattrappent même s'ils n'ont pas changé d'approche (Suède). Non la population n'est pour rien dans la propagation de ce virus, il faut arrêter de croire que la pandémie est un substrat au championnats du monde de foot.
Il y a 1 semaine
Le CF prend ses responsabilités. En effet, si nous prenons actuellement des mesures rapides de déconfinement, la situation sera intenable d'ici un mois.
Si nous avons appris une chose de cette crise, c'est que telle population d'un pays n'est pas meilleure ou plus responsable qu'un autre. Ainsi, une approche trop précipitée reviendrait à se retrouver dans la sitiation catastrophique du Portugal et/ou de la GB.
Il ne reste que 1 à 2 mois à tenir avant que la population à risque ne soit suffisamment vaccinée. Alors tenons bon ces quelques semaines. La situation n'étant pas inhumaine non plus (si nous faison bien-sûr fi de nos modes de vie de nos de privilégier de pays occidentaux).
Et rappelons-nous la fable de La Fontaine. A la fin, la tortue est plus rapide que le lièvre.