La viande halal importée devrait être signalée comme telle dans les magasins et restaurants. En sus d’une déclaration systématique, le National veut augmenter les coûts d’adjudication des contingents tarifaires. La Chambre du peuple a donné suite mercredi par 117 voix contre 40 à une initiative parlementaire de Yannick Buttet (PDC/VS).

A ce sujet: La viande halal à nouveau prise pour cible au parlement

L’abattage rituel est interdit, mais les importations possibles

La Suisse interdit l’abattage rituel. S’il est impossible de produire de la viande casher ou halal, les juifs et les musulmans peuvent en importer. Selon Yannick Buttet, des abus pourraient toutefois être commis.

Il est facile de vendre de la viande halal hors de la communauté musulmane. Et les importateurs peuvent se la fournir dans le cadre de contingents, pour des prix jusqu’à 10 francs moins cher le kilogramme.

Les clients peuvent donc se voir imposer de la viande halal sans le savoir dans un restaurant et ne sont donc plus en mesure d’influer sur l’offre par le choix, a critiqué le Valaisan. Et de souligner qu’il ne s’agissait pas de s’en prendre à la liberté de conscience. Jean-Luc Addor (UDC/VS) n’a quant à lui pas hésité à traiter de «barbare» l’abattage rituel musulman.

L’initiative parlementaire demande une déclaration obligatoire à toutes les étapes de la vente, y compris dans le commerce de détail et dans les restaurants, afin d’accroître la transparence. La réglementation actuelle ne prévoit de déclaration qu’à la première étape de la vente.

Lire cette analyse historique: Le jour où le marché a inventé le halal

Faible opposition

Deuxième exigence: il faut revoir les coûts d’adjudication pour ne pas pénaliser les autres entreprises important de la viande. La gauche et une partie du PLR et du PVL ont critiqué le projet, estimant problématique de viser exclusivement la viande halal. Ils estiment en outre qu’il n’y a pas lieu de prendre des mesures supplémentaires dans le domaine des contingents douaniers.

Les quantités de viande halal ne sont pas si grandes, a critiqué Martina Munz (PS/SH). Et si elle est meilleur marché, c’est que les contingents comprennent de bons et de moins bons morceaux. Selon la socialiste, si l’on veut protéger efficacement les animaux, il faut s’en prendre à toutes les importations de produits élaborés selon des méthodes qui ne respectent pas le droit suisse.

Le Conseil des Etats devra trancher. Sa commission s’est opposée au texte par 8 voix contre 3. Si le plénum suit, l’initiative parlementaire sera enterrée.