Relations Suisse-UE
La communication des membres du gouvernement est passée au crible par une commission parlementaire

Le Brexit et ses conséquences ont occupé la Commission de politique extérieure (CPE) du Conseil national pendant trois heures mardi. Didier Burkhalter et le secrétaire d’Etat Jacques de Watteville ont fait le point devant ses membres et des représentants de la commission soeur des Etats.
Le ministre des Affaires étrangères a énuméré «les différents scénarios envisageables en termes de négociation et les prochaines étapes concrètes», a communiqué la CPE. Elle prend acte de la volonté du gouvernement de «trouver une solution consensuelle avec l’UE au sujet de la gestion de l’immigration» et note qu’il compte poursuivre dans cette voie durant l’été.
Dans les discussions de la commission, plusieurs voix, dont le timbre ressemble fort à celui de l’UDC, se sont inquiétées d’entendre les membres du Conseil fédéral dire des choses différentes ces derniers temps. Elles demandent une «position uniforme» et une «communication claire et cohérente» du gouvernement. Ce n’est pas la première fois que ce souci s’exprime. On entend les mêmes réflexions dans certains départements fédéraux car les priorités des uns ne sont pas toujours celles des autres.
Didier Burkhalter poursuit l’objectif de trouver rapidement une solution commune avec l’UE pour l’immigration. Mais il n’abandonne pas l’idée d’un accord-cadre qui servira de toit institutionnel à l’ensemble des traités bilatéraux avec un organe d’arbitrage.
Libre circulation et Horizon 2020
Simonetta Sommaruga accorde la priorité à la mise en oeuvre de l’initiative sur l’immigration. En tout état de cause, elle souhaite apporter une réponse dans les délais imposés par la Constitution ou à peu près. Elle ne veut en revanche pas prendre le risque de tout faire capoter à cause d’un accord institutionnel controversé, dit-on à Berne.
Johann Schneider-Ammann veut avant tout permettre aux chercheurs suisses de réintégrer le plus vite possible les programmes européens Horizon 2020. Cela passe par l’extension de la libre circulation des personnes à la Croatie, puisque l’UE a établi un lien entre les deux dossiers.
Sans aller jusqu’à qualifier le Conseil fédéral de «troupe du chaos» comme l’a fait Blick mardi, on reconnaît à Berne que ces différences d’agendas transparaissent à travers la communication de ses membres. «Je dois cependant dire que la communication post-Brexit du gouvernement a été bonne. Johann Schneider-Ammann a eu l’élégance d’attendre l’annonce du prochain retrait de David Cameron avant de s’exprimer», relativise Manuel Tornare (PS/GE), membre de la CPE.