«Contraire aux buts recherchés»
Le Fribourgeois Christian Levrat, président du PS, désapprouve une privatisation partielle.
Le Temps: De bonnes idées que celles de Moritz Leuenberger?
Christian Levrat, membre de la Commission des transports du Conseil national:Je suis totalement opposé aux mesures qu'il a évoquées. Mais je suis d'accord avec lui sur un point: il faut trouver de nouvelles sources de financement, et je lui suis reconnaissant d'avoir brisé un certain tabou. C'est urgent, notamment pour ce qui concerne, en Suisse romande, la ligne du pied du Jura et la troisième voie entre Lausanne et Genève.
- Une privatisation partielle, pourquoi pas?
- Parce que ces mesures vont éloigner les CFF de leur mission de service public, et qu'elles auront un effet contraire aux buts recherchés. Ce sont en effet les lignes les plus rentables qui sont susceptibles d'attirer le plus les investisseurs privés. Mais ce n'est pas le tronçon Berne-Zurich pour lequel on a besoin de trouver d'autres ressources. Quant à entrer en bourse sans dire avec quels actionnaires et pour quelle stratégie, c'est comme de rouler à 100 km/h les yeux fermés.
- Que proposez-vous donc?
- Deux pistes doivent être considérées. L'une, c'est d'affecter une partie de la taxe CO2. L'autre, d'utiliser une part des ressources du trafic routier, comme le propose l'ATE dans une initiative en préparation.
- Moritz Leuenberger est l'un de vos conseillers fédéraux...
- Il n'y a pas de raison de s'énerver. Mais ces idées-là n'entrent pas en ligne de compte. Le parti va en discuter, mais je n'ai guère de doutes sur la position qu'il adoptera.