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Contre le terrorisme, la Suisse veut engager le Partenariat pour la paix

La Confédération craint que l'OTAN élargie n'éclipse le rôle de ses partenaires non membres.

Face aux nouvelles menaces du terrorisme, le Partenariat euro-atlantique, qui regroupe actuellement 19 membres de l'OTAN et 27 pays du Partenariat pour la paix, non-membres de l'OTAN mais qui collaborent étroitement avec l'alliance, veut renforcer son efficacité. Pour cela, il lui faut à la fois intensifier les efforts de formation dans les pays émergents, notamment du Caucase ou d'Asie centrale, qui sont en première ligne, mais aussi maintenir une coopération active entre l'OTAN et les non-membres.

Alors que précisément sept nouveaux pays s'apprêtent à quitter le Partenariat pour intégrer totalement l'OTAN, en juin prochain, cet élargissement était l'une des principales préoccupations du Conseil de partenariat atlantique qui s'est tenu mardi à Bruxelles. La Suisse était représentée par l'ambassadeur Philippe Welti, qui avait rang pour l'occasion de secrétaire d'Etat dans un forum qui associe OTAN et Partenariat pour la paix. La Suisse, comme les autres neutres européens, craint toujours que l'élargissement de l'Organisation du traité atlantique fasse oublier le rôle actif des autres partenaires dans des opérations de maintien de la paix. Et que ceux-ci ne soient pas associés à la planification des opérations, mais simplement invités à y participer.

Or pour la Suisse, le Partenariat pour la paix n'est pas simplement un forum d'échange d'informations sur la politique de sécurité. C'est aussi un moyen essentiel de maintenir la stabilité et la sécurité aux marges de l'Europe, notamment par la formation et l'entraînement des forces armées de pays émergents, évitant l'apparition de milices privées. Les voisins de l'Afghanistan sont ainsi confrontés aux problèmes de trafic de drogue ou d'armes qui ont des effets déstabilisateurs sur place, mais touchent aussi le reste de l'Europe.

Elargir les possibilités de formation

La Suisse estime toutefois qu'en raison de l'importance des nouvelles menaces que sont le terrorisme et la dissémination d'armes chimiques, biologiques, nucléaires ou radioactives (CBRN), il y a lieu de réadapter les buts assignés au Partenariat. Pratiquement, cela suppose aussi un élargissement des possibilités de formation et d'échanges entre officiers, dans le cadre d'états-majors européens. La Suisse veut notamment impliquer ses centres de compétence reconnus en la matière ainsi que ses experts. Elle propose aussi la création de modules de formation, notamment en collaboration avec les Pays-Bas, pour la gestion de crises en cas d'alerte aux nouvelles armes, en particulier biologiques.