Longueur d'avance
Cette hypothèque n'empêche pas les travaux préparatoires de progresser. Sur ce point, les CFF ont une longueur d'avance sur La Poste et l'administration. Négociée depuis cinq mois entre la direction et les quatre syndicats partenaires, la CCT a été conclue dans la nuit de mardi à mercredi. Elle consacre le temps de travail hebdomadaire de 39 heures, qui sera introduit dès le 1er juin de cette année et devrait permettre de sauver 500 emplois. Cet horaire ne sera pas uniforme pour les 28 500 employés des CFF. Il sera modulé de manière à tenir compte des besoins spécifiques de chaque secteur. «Il y aura vingt systèmes de temps de travail différents», précise le directeur général Benedikt Weibel. La CCT règle aussi la question de la participation: quatre commissions du personnel seront nommées pour s'occuper du temps de travail, de l'égalité, de la santé-sécurité et de l'image des professions exercées dans l'entreprise.
Comme le permet la future loi sur le personnel fédéral, les salaires pourront être adaptés selon la fonction, l'expérience et les prestations. Pour 90% des collaborateurs, la part calculée sur la base du mérite ne dépassera pas 8%. Pour les cadres, elle pourra aller jusqu'à 23%. En contrepartie, les syndicats ont obtenu des CFF qu'ils ne procèdent à aucun licenciement économique jusqu'à fin 2003, date d'échéance de la CCT. «Les collaborateurs qui perdraient leur place lors de mesures de rationalisation profiteront d'une assistance personnelle. Ils pourront suivre une postformation pour de nouvelles tâches dans ou hors de l'entreprise», promet Benedikt Weibel. Les 3700 collaborateurs qui seront transférés à la filiale CFF Cargo SA, signataire d'un joint-venture avec les FS italiens, auront une CCT séparée. Celle-ci ne sera pas régie par la loi sur le personnel fédéral, mais par le Code des obligations.
Président du Syndicat du personnel des transports (SEV), Ernst Leuenberger qualifie la convention collective des CFF de «globalement positive». «Je peux la défendre devant nos membres», a-t-il assuré jeudi. Le dernier mot appartiendra toutefois aux employés eux-mêmes. Les quatre syndicats les consulteront entre mai et juin dans le cadre d'une votation générale. Du côté de La Poste, les négociations, entamées en novembre, sont toujours en cours.