C’est une déclaration d’intention, mais c’est déjà ça. Après un an et demi de discussions, une nouvelle déclaration conjointe a été signée afin de parvenir à sécuriser le transport de chlore par le rail d’ici 2025. Les signataires: les cantons de Genève, Vaud, Valais et Bâle-Ville, l’industrie qui utilisent ce chlore (Syngenta et Lonza), les CFF et les fabricants de wagons-citernes, sous l’égide l’Office fédéral de l’environnement.

En substance, cette déclaration définit des objectifs de réduction des risques et propose un train de mesures. Parmi elles, la diminution de la vitesse des trains, un raccourcissement des itinéraires, le développement de wagons-citernes plus résistants ou la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement. Car ce sont 25’000 tonnes de chlore, produit dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui transitent chaque année à travers les agglomérations genevoise et lausannoise vers les usines chimiques en Valais. Soit un train par jour.

Genève et Vaud ont tout à perdre

Encourageant, mais peut mieux faire. C’est en résumé le jugement que porte le conseiller d’Etat genevois vert Antonio Hodgers: «C’est un succès d’étape, car c’est la première fois qu’une volonté commune s’exprime entre les secteurs public et privé. Mais ce n’est pas une fin en soi. Car cette déclaration n’est pas contraignante.»

Genève en effet, comme Vaud, a tout à perdre de ces convois de chlore: sans alimenter leur industrie, ils produisent des nuisances. A Genève, la sécurité n’est pas seule en jeu, c’est aussi une question d’aménagement du territoire. Car le canton ne peut pas construire de logements sur certaines zones proches du passage des convois de chlore. D’où le désir du canton de le voir produit en Valais – sa destination finale – ou en Italie proche, plutôt que de le faire venir de France en passant par l’Arc lémanique. «Genève maintiendra la pression pour que le chlore soit produit en Valais», promet le conseiller d’Etat. Selon lui, il n’y aurait pas d’enjeu technique majeur à le faire. La résistance viendrait plutôt du faible coût de production de l’usine française qui approvisionne actuellement Syngenta et Lonza.