Environnement
Alain Berset l’a annoncé ce lundi au cours de la COP24, la Confédération investira 120 millions pour le climat dont 76 millions alloués à des projets et programmes bilatéraux

La Suisse s’engage à verser plus de 120 millions de dollars de nouvelles contributions financières pour le changement climatique, a annoncé le président de la Confédération Alain Berset lundi à Katowice (Pologne) lors de la 24e Conférence de l’ONU sur le climat.
Le réchauffement climatique nous concerne tous. ☀🏔💧 Ce n’est qu’en unissant nos forces que nous pourrons le contrer. Notre génération doit prendre ses responsabilités et agir – d’autant plus qu’elle en a les moyens. Mon discours @COP24 à #Katowice: https://t.co/lovi7IgQsI pic.twitter.com/mpObS56YuV
— Alain Berset (@alain_berset) 3 décembre 2018
Cette somme provient de la Direction du développement et de la coopération (DDC) ainsi que du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco). Elle s’ajoute au soutien financier aux pays en développement pour la mise en oeuvre de leurs politiques climatiques.
Dans le détail, 76 millions de dollars iront à des projets et programmes bilatéraux, 12 millions au Fonds international de développement agricole (IFAD) pour des actions ciblées et 9 millions à l’initiative sur les systèmes d’alerte précoce aux risques climatiques (CREWS).
Dix millions sont destinés au «BioCarbon Fund», un fonds carbone lancé par la Banque mondiale et, pour les quatre ans à venir, 13 millions de dollars au Fonds pour les pays les moins avancés sur le front des changements climatiques ainsi qu’au Fonds spécial pour les changements climatiques.
Phénomènes extrêmes en hausse
«C’est peu dire que le temps presse», a souligné Alain Berset, selon la version écrite de son discours. «Le nombre et la fréquence des événements météorologiques extrêmes augmentent, certaines infrastructures sont menacées et de nouvelles maladies apparaissent sous nos latitudes.»
En Suisse, la température moyenne a augmenté de 2 degrés, soit plus du double de la moyenne mondiale, a poursuivi le président de la Confédération. L’impact le plus visible est la fonte puis la disparition des glaciers. Ceux-ci ont perdu un 5e de leur volume au cours des dix dernières années, a-t-il rappelé. Selon lui, le changement est déjà fortement engagé et il est trop tard pour discuter uniquement de ses causes: «Il faut s‘engager pour limiter les conséquences».
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«Si nous ne redoublons pas d’efforts pour protéger notre planète, la température pendant les mois d’été sera en moyenne plus élevée de 2,5 à 4,5 °C en Suisse d’ici le milieu du 21e siècle. La hausse des températures place nos pays devant d’énormes défis».
Soutien aux pays pauvres
Contenir l’augmentation de la température mondiale à moins de 2 degrés ou à 1,5 degré, comme prévu par l’Accord de Paris, ne sera possible que si tous les Etats, et en particulier les plus gros émetteurs, réduisent leurs émissions, estime Alain Berset. De leur côté, les pays plus pauvres ne pourront s’adapter que s’ils obtiennent le soutien de tous ceux qui sont en mesure de le faire.
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«La Suisse s’engage pour une action immédiate et pour l’adoption de règles claires et solides à Katowice.» Les objectifs nationaux de réduction des émissions doivent être communiqués en toute transparence et être quantifiables. De plus, la Suisse estime qu‘un système de comptes rendus et de contrôle doit être mis en place pour accompagner la mise en œuvre de l‘Accord de Paris. «Toute tentative visant à affaiblir la mise en œuvre de l’Accord de Paris ou à fixer des mesures trop peu ambitieuses doit être fermement rejetée», a lancé Alain Berset.