Un Tessinois de 70 ans est la première personne à avoir contracté le Covid-19 en Suisse. L’homme aurait été infecté à Milan le 15 février lors d’une manifestation publique. Souffrant d’une infection des voies respiratoires, il a pris contact avec son médecin de famille, sans se rendre à l’hôpital, évitant d’exposer d’autres personnes au risque potentiel.

L’OFSP a fait savoir que le septuagénaire se trouve dans un état stable, placé en isolement à la clinique Moncucco, à Lugano. Sa famille a été mise en quarantaine. Le médecin cantonal tessinois, Giorgio Merlani, a expliqué que les personnes qui se sont trouvées à moins de deux mètres du patient pendant plus de quinze minutes, à partir de deux jours avant l’apparition des symptômes, seront également placées en quarantaine pendant quatorze jours et mises sous observation.

En cas d’apparition de symptômes dus au coronavirus, elles devront se soumettre à des examens pour déterminer si elles ont été infectées. Le cas échéant, elles seront placées en isolement. Il existe actuellement 12 chambres d’isolement prêtes au Tessin, dont le nombre peut rapidement être doublé.

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Pas de mesures drastiques

Des mesures drastiques comme celles prises en Italie n’ont pas été annoncées dans le canton. Le conseiller d’Etat à la Santé, Raffaele De Rosa, a confirmé à Bellinzone mardi que pour l’instant, aucune fermeture d’école n’est à l’ordre du jour [les écoliers tessinois sont en vacances cette semaine]. Le gouvernement fait cependant appel «au sens de responsabilité individuelle». «Qui présente des symptômes ou est malade ne doit pas se rendre au travail ou dans des lieux publics.»

Alors que les autorités cantonales continuent à appeler au calme et à la raison, assurant que des mesures d’urgence sont prêtes pour faire face à d’autres cas éventuels, dans la population l’inquiétude est palpable. Dans de nombreuses pharmacies du canton, les désinfectants pour les mains et les masques hygiéniques sont en rupture de stock. Au café, le coronavirus domine les conversations. Il y a ceux qui relativisent le faible risque d’épidémie et ceux qui s’alarment.

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Entreprises en alerte

Le thème chaud des quelque 70 000 travailleurs frontaliers – dont l’économie cantonale dépend – revient à la surface. Certains, à l’instar du conseiller national Lorenzo Quadri (Ligue des Tessinois), réclament la fermeture des frontières. Le député au Grand Conseil Tiziano Galeazzi (UDC) a quant à lui soumis une interpellation au Conseil d’Etat, demandant s’il serait envisageable de contrôler la température corporelle des travailleurs italiens qui franchissent la frontière.

Certaines entreprises du canton ont déjà opté pour le télétravail, comme Schindler, à Locarno, et VF International, à Stabio. Sur son site, l’Association de l’industrie tessinoise (AITI) met à jour les informations «officielles, utiles et pertinentes» pour ses membres et met en garde contre les informations non vérifiées véhiculées notamment par les réseaux sociaux.