D'autres acteurs mis en cause
De plus, rappelle la SonntagsZeitung, il devait interrompre sa formation pour pilote de MD-80, car il n'avait pas été suffisamment à la hauteur lors d'une simulation de vol. Le rapport soulève également que la répartition des tâches entre les membres de l'équipage lors de la phase d'approche n'était pas adéquate et ne correspondait pas à la procédure prévue par Crossair. Les dirigeants de Crossair de l'époque auraient ainsi dû évaluer ces faiblesses et y remédier, estiment les enquêteurs.
Si le BEAA ne mentionne que les erreurs de pilotage comme causes directes de l'accident mortel, d'autres facteurs y ont contribué. A commencer par le fait que la colline boisée près de Bassersdorf, contre laquelle est venu s'écraser l'avion quelques kilomètres avant la piste, ne figurait pas sur la carte utilisée par l'équipage. L'aéroport est également en cause puisqu'il n'y avait pas de système d'alarme sur la piste 28. L'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) a d'ailleurs, peu de temps après le crash, demandé la fermeture de la piste 28 et nettement élevé les exigences de visibilité pour les approches par l'est de l'aéroport de Kloten. L'office avait été vivement critiqué puisque, malgré le mauvais temps, l'appareil de Crossair avait été dirigé sur cette piste car l'accord aérien avec l'Allemagne interdisait les vols d'approche par le nord. Enfin, Skyguide, la société suisse de contrôle aérien, est aussi montrée du doigt par les enquêteurs: au moment du drame, seuls deux pilotes étaient présents dans la tour de contrôle, alors que le règlement stipule qu'ils auraient dû être quatre.
Le délai de publication du rapport d'enquête a été avancé par le Conseil fédéral suite à une question de l'ex-conseiller national Jacques Neyrinck (PDC/VD).