Elle était la seule candidate. Elle l’a regretté. Sans adversaires, Fabienne Despot a été désignée présidente de l’UDC Vaud. Dans la nuit froide de Chavornay, le congrès de la section a désigné la députée de Vevey comme s’il s’acquittait d’une formalité, entre l’enthousiasme de ses supporters de la Riviera et une poignée de réticents silencieux. Au vote, sur 122 participants, 13 ont renoncé, 16 ont glissé un bulletin blanc, 10 ont indiqué quelqu’un d’autre. C’est avec 82 voix, soit deux tiers du total, que l’ingénieure chimiste de 48 ans a été couronnée.

Il n’y a pas eu de concurrent de dernière minute. La rumeur à ce sujet est restée une rumeur. Fabienne Despot a été élue confortablement mais n’a pas fait l’unanimité. Une minorité consistante doute de sa capacité à remettre sur les rails une formation désorientée depuis la disparition de Jean-Claude Mermoud. Le conseiller d’Etat savait exercer son autorité politique sur la section. A la suite de son décès en 2011, l’UDC a perdu le siège gouvernemental, livrant l’exécutif cantonal à une majorité de gauche. La section a également eu raison de Claude-Alain Voiblet. Le vice-président de l’UDC nationale a démissionné de la présidence en août dernier pour cause de divergences répétées avec d’autres personnalités du parti, dont Fabienne Despot.

La première femme présidente de la section assume une fonction lourde et à risque. Antinucléaire, urbaine, elle est appelée à renouer les fils «des histoires bigarrées du parti». Une forte composante paysanne y subsiste malgré le renforcement de l’aile citadine qui a assuré la progression électorale de la section ces dernières années. Objectif déclaré: reconquérir en 2017 le fauteuil perdu au Conseil d’Etat. Pour ce faire, Fabienne Despot veut travailler en équipe et écouter la base.