Les délégués de l’USS approuvent le lancement d’une initiative populaire
salaire minimum
Le salaire minimum doit être ancré dans la constitution, selon l’Union syndicale suisse (USS). Réunis en assemblée à Berne, les délégués de l’association faîtière des syndicats ont approuvé lundi le lancement d’une initiative pour atteindre cet objectif.
Le projet de l’USS est principalement axé sur un encouragement des salaires minimaux dans les conventions collectives de travail (CTT). Pour les branches dans lesquelles il n’est pas possible de négocier une CCT, un salaire minimum général doit prendre le relais. Un groupe d’expert doit maintenant élaborer des dispositions détaillées. Il présentera son rapport à la prochaine assemblée des délégués qui aura lieu le 17 mai 2010. En Suisse, environ 400 000 travailleurs gagnent moins de 3500 francs, 13 fois par an, rappelle l’USS.
L’idée d’un salaire minimum n’est pas nouvelle. Des initiatives dans ce sens ont déjà été lancées dans plusieurs cantons romands. Sur le plan fédéral, le syndicat Unia est lui aussi de la partie. Ses délégués se prononceront le 21 novembre sur un projet qui vise à inscrire dans la loi un salaire de 3700 francs, soit deux tiers du salaire médian. Saisissant la balle au bond, le parti socialiste s’est positionné mi-octobre en faveur d’un projet de salaire minimum à 3500 francs. Une précipitation qui n’a pas manqué de susciter quelques tensions. «Le PS a foncé sans consulter les syndicats», critique le porte-parole d’Unia Hans Hartmann, interrogé par l’ATS.
Mais il reconnaît que tous finiront par tirer à la même corde. «Nous partageons les mêmes buts. Nous n’allons pas partir en ordre dispersé», souligne de son côté le porte-parole du PS Jean-Yves Gentil. Les différents groupes sont en concertation pour lancer un texte commun en 2010.
Les délégués de l’USS se sont par ailleurs penchés sur la mauvaise conjoncture. Ils ont adopté une résolution pour une lutte plus efficace contre la crise et les démantèlements sociaux. Le texte exige des hausses de salaire de 1,5 à 2,5 pour cent et des chèques pour contrer l’explosion des primes d’assurance maladie. Il demande aussi davantage d’investissements publics et d’offres de formation continue et une augmentation du nombre de jours d’indemnités chômage.