Réuni en assemblée générale mercredi soir, les démocrates-chrétiens de la Ville de Genève ont accordé un large soutien au projet de rénovation et d’extension du Musée d’Art et d’Histoire (MAH). Première formation à sonder sa base sur ce sujet, le PDC s’est prononcé à une majorité écrasante de 27 voix pour, 6 contre et 3 abstentions, a noté notre journaliste Marc Moulin. Les membres du parti ont voté après avoir écouté le magistrat chargé de la culture Sami Kanaan, le directeur du Musée Jean-Yves Marin, l’architecte Fabrice Jucker (coauteur du projet avec le Français Jean Nouvel), ainsi qu’un délégué des opposants, Robert Cramer, président de la section genevoise de Patrimoine suisse.

Né en 1998, le projet a longtemps dormi dans les tiroirs, mais s’annonce comme «un des enjeux majeurs de la législature» 2011-2015, selon Sami Kanaan. Œuvre de l’architecte Marc Camoletti, l’édifice actuel est délabré et l’institution manque d’espace. Le Conseil municipal étudie actuellement un second crédit d’études, le coût de l’opération ayant été réévalué à la hausse (passant de 80 millions à 127 millions de francs), notamment à la suite d’une révision du programme muséal. Patrimoine suisse menace de s’opposer par tous les moyens au plan qui comblerait la cour intérieure du bâtiment centenaire et suréléverait son gabarit en dérogeant aux normes. L’association plaide pour des solutions alternatives d’agrandissement.

Le temps joue un rôle crucial dans ce dossier: des mécènes privés sont prêts à soutenir le projet à hauteur de 50 à 60 millions de francs, à condition que le chantier soit entamé au plus tard en 2018. A en croire le conseiller municipal PDC Alain de Kalbermatten, le projet ne trouve actuellement plus de majorité au sein de l’organe délibératif de la Ville.