Le gouvernement parle de se servir dans les indemnités des députés, tonne le libéral Philippe Bauer. Certains versent cette somme directement à leur parti. On connaîtra leur identité, ce qui est totalement inacceptable.»
Le Conseil d'Etat donne des leçons au Grand Conseil, s'étonne la socialiste Gisèle Ory. «On est l'émanation de peuple. Doit-on être meilleur que lui? On nous surveille, alors que c'est à nous de veiller au bon fonctionnement du service des contributions.»
Au-delà de leur cas particulier, les parlementaires s'interrogent sur les raisons qui poussent les contribuables qui pourraient payer leurs impôts à devenir des mauvais payeurs. Pour l'UDC Pierre Hainard, c'est «une question de génération», avec une solidarité qui a tendance à s'étioler. Une idéologie «du chacun pour soi» fustigée de manière plus attendue par le popiste Alain Bringolf.
Pour Jean Studer, les attaques portées contre les impôts ont modifié le regard de la population. «Beaucoup de gens ne les ressentent plus comme un outil de redistribution des richesses, important pour garantir la cohésion sociale. Ils attendent plus de prestations de l'Etat, mais sans se soucier de savoir comment on les finance.»