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Désaccord parmi les chercheurs

Les études sur la délinquance juvénile sont contradictoires.

Les résultats se suivent mais ne se ressemblent pas. La délinquance des mineurs a fait récemment l'objet de plusieurs études dont les conclusions sont loin de concorder. Cette incertitude n'est pas pour calmer le débat sur l'ampleur et les causes du phénomène.

En décembre dernier, d'autres chercheurs zurichois, Manuel Eisner et Denis Ribeaud, parvenaient à la conclusion que les adolescents d'aujourd'hui ne commettaient pas plus de délits qu'il y a dix ans. Leur étude se fondait sur un questionnaire standardisé soumis à 2500 jeunes de neuvième année scolaire à huit ans d'intervalle, en 1999 et en 2007.

Plus de violence

Leur enquête montrait cependant que la fréquence des infractions accompagnées de violence était en augmentation, en particulier chez les jeunes étrangers. Quelques mois auparavant, une autre étude, réalisée par l'Hôpital de l'Ile à Berne, faisait état, elle, d'un nombre d'agressions en forte progression parmi les jeunes.

Quant au nombre de condamnations, il n'est pas aisé non plus à interpréter. De 1980 à 1999, le taux de jugement des adolescents étrangers a plus que doublé tandis que celui des Suisses est resté stable, selon une étude récente de l'Office fédéral de la statistique. Et cette tendance s'est confirmée dans les années suivantes. De fortes dissemblances entre les cantons suggèrent toutefois que ces chiffres peuvent être liés, au moins en partie, à des politiques pénales différentes.

L'intérêt des enquêtes de criminalité auto-reportée telles que celles pratiquées par Martin Killias est précisément d'évaluer comment les statistiques officielles reflètent une évolution du phénomène lui-même, et pas seulement une activité plus intense de la police, voire une propension plus grande des victimes à porter plainte.