Didier Burkhalter recevra deux ou trois chefs d’Etat et en rencontrera à l’étranger
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Le président de la Confédération présente un programme présidentiel riche en rencontres. La voie bilatérale et l’OSCE sont au cœur de ses priorités
En 2014, il n’y aura pas une, mais deux, voire trois visites d’Etat, ce qui constituerait une grande première. A peine élu à la présidence de la Confédération pour 2014, avec le résultat de 183 voix sur 202 valables, Didier Burkhalter a présenté ses priorités pour l’année, un véritable programme présidentiel d’ouverture au monde qui contraste fortement avec l’approche très nationale de son prédécesseur, Ueli Maurer. Il compte mettre l’accent sur l’Europe, sur l’Asie et sur l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont il prend en principe la présidence en cette fin de semaine.
«La rénovation de la voie bilatérale avec l’Union européenne et l’OSCE sont deux enjeux stratégiques pour le Conseil fédéral», explique-t-il. «L’Europe est très importante pour la prospérité et le bien-être de la Suisse. L’option retenue par le Conseil fédéral pour un mandat de négociation n’est pas l’option de départ de l’UE, mais elle est prête à négocier. Si le résultat des négociations est acceptable pour le Conseil fédéral, le débat intérieur se poursuivra et je souhaite également en débattre avec les jeunes», complète-t-il.
Le calendrier de ses rencontres internationales réservera une large place aux contacts avec ses pairs européens. Le président italien, Giorgio Napolitano, viendra en visite d’Etat au printemps et le président du Conseil du même pays, Enrico Letta, fera une visite officielle en Suisse. L’invitation adressée au président français, François Hollande, reste valable, mais la réponse se fait attendre. Didier Burkhalter se rendra lui-même en visite officielle en Autriche et en Allemagne, et en visite d’Etat en Pologne, où il rencontrera successivement les présidents Heinz Fischer, Joachim Gauck et Bronislaw Komorowski.
Certains votes populaires cruciaux pour les relations entre la Suisse et l’UE interviendront en 2014, à commencer par l’initiative de l’UDC contre l’immigration de masse. Il s’engagera à fond pour la combattre. «Le Conseil fédéral ne mènera pas campagne mais expliquera les conséquences de cette initiative», nuance-t-il avec sa coutumière prudence.
L’OSCE, qui réunit 57 Etats, est le deuxième axe fort de la présidence du Neuchâtelois. Malgré les troubles en Ukraine, il est parti mercredi pour Kiev afin d’assister au Conseil ministériel de l’OSCE, dont il doit prendre la présidence pour un an. «L’OSCE est une organisation importante pour l’indépendance d’un pays comme le nôtre. Dans cette organisation, la règle de l’unanimité prévaut. Les 57 pays doivent toujours être d’accord, le consensus est incontournable, c’est pire qu’au Conseil fédéral», ironise-t-il, en soulignant que son profil consensuel est tout à fait adapté à cette fonction. Là également, il souhaite que les jeunes accompagnent les travaux de l’OSCE. «57 jeunes venant chacun d’un pays membre vont faire comme s’ils étaient eux-mêmes l’OSCE. En fin d’année, ils communiqueront leur programme d’action jeunesse», ajoute-t-il.
Le troisième axe prioritaire sera l’Asie, un continent en pleine expansion économique. La présidente de la Corée du Sud, Park Geun-hye, viendra en visite d’Etat au début de l’année. Ainsi, si François Hollande répond favorablement à l’invitation qui lui a été adressée, il y aura en 2014 trois visites d’Etat, ce qui serait inédit.
Didier Burkhalter se rendra en visite officielle au Japon à l’occasion des 150 ans des relations diplomatiques entre les deux pays et recevra les autorités de Singapour. Lors des différents sommets et rencontres auxquels il participera, comme le Forum de Davos, l’Assemblée générale de l’ONU ou le Sommet de la francophonie de Dakar, il espère nouer de nombreux contacts avec des officiels étrangers.
Le sport ne sera pas oublié. Il se rendra aux Jeux olympiques de Sotchi et à la Coupe du monde de football au Brésil, un sport que Didier Burkhalter a pratiqué étant jeune. «J’aime le football et j’aime aussi la saucisse à rôtir qui l’accompagne souvent», sourit-il en faisant allusion au style de son prédécesseur, Ueli Maurer. «Mais, outre les festivités en Suisse, il est important d’aller défendre les intérêts de la Suisse à l’étranger», relève-t-il encore.
«La rénovation de la voie bilatérale avec l’UE et l’OSCE sont deux enjeux stratégiques»