Coup de tonnerre à Zurich, où la «majorité climatique» (partis de gauche et vert’libéraux) maintenue de haute lutte au parlement cantonal le 13 février dernier s’effondre. Ce jeudi, Isabel Garcia, élue vert’libérale, annonçait en effet son transfert immédiat au PLR, expliquant à la presse alémanique que «les vert’libéraux ne prennent pas de position assez claire en matière de politique financière et économique». Le hic: l’alliance en faveur de l’environnement ne tenait qu’à une seule voix (91-89). Les deux camps sont donc désormais dos-à-dos.

«Une fraude électorale»

«C’est avec surprise et regret que nous apprenons qu’Isabel Garcia quitte le parti, annonçaient ce jeudi les vert’libéraux zurichois par voie de communiqué. Il s’agit d’une décision personnelle qui doit être respectée. Nous allons chercher à discuter avec Isabel et la remercions ici pour son engagement de longue date en faveur du parti.» La mansuétude du parti techno-écologique n’était cependant pas partagée par tout le monde. «Il n’y a qu’une chose à faire – Isabel Garcia doit démissionner!!! Cette manœuvre sournoise et méprisable est complètement inacceptable», s’emportait sur Twitter Dominik Waser, membre des Vert·e·s et ancien candidat à la municipalité de la ville.

Coprésident des vert’libéraux, Nicola Forster reconnaissait ce jeudi que la pilule était difficile à avaler pour sa formation, «alors qu’il est clair que ce siège a été gagné par les vert’libéraux, pour finir dans les mains du PLR». Ancien membre de la direction du parti zurichois, Manuel Frick n’hésitait lui pas à sortir l'artillerie lourd, évoquant une «fraude électorale». Le son de cloche était cependant bien différent de l’autre côté de l’allée, alors que Përparim Avdili, le président du PLR zurichois, prenait ce jeudi la plume pour saluer «l’aspiration partagée avec Isabel Garcia d’une Zurich tournée vers l’avenir» et lui souhaiter «la bienvenue».

«Cette manœuvre ne représente rien de moins qu’une catastrophe», analysait un troisième membre des vert’libéraux zurichois, qui préfère ne pas être nommé: «Pour les vert’libéraux, qui passent pour un parti naïf dans lequel on ne peut faire confiance à personne. Pour Isabel Garcia, qui apparaît comme une opportuniste malhonnête. Pour les électeurs. Et pour le PLR, qui se réjouit d’un flagrant déni de démocratie. L’engagement des bénévoles de tous les partis, qui sont allés distribuer des affichettes chaque week-end en plein hiver pour arracher un résultat positif est également foulé aux pieds». Agendée lundi prochain, la prochaine session parlementaire devrait être animée.