Une semaine après l’échec de la hausse de la vignette autoroutière, Doris Leuthard repart au combat. Flanquée de trois conseillers d’Etat, la conseillère fédérale a lancé lundi la campagne en faveur du nouveau fonds d’infrastructure ferroviaire (FIF), en votation le 9 février. Le développement du réseau coûtera 6,4 milliards de francs d’ici 2025.

«Ne touchez pas à nos trains!, a clamé la ministre des transports. La Suisse dispose de l’un des meilleurs systèmes ferroviaires au monde et ce réseau est trop important pour que l’on s’amuse à jouer des petits jeux.»

La création d’un nouveau fonds d’infrastructure ferroviaire, dénommé FIF, permettra d’adapter aux besoins croissants de mobilité un réseau qui a atteint ses limites, a assuré la ministre des transports.

Financement

Le FIF, qui sera inscrit dans la constitution fédérale et nécessite donc l’aval du souverain, garantira le financement de travaux et l’entretien à raison de 6,4 milliards de francs pour la première étape. Il sera alimenté par les mêmes sources que l’actuel Fonds pour les transports publics (redevance poids lourds, TVA, impôt sur les huiles minérales). La Confédération y versera 2,3 milliards, les cantons 500 millions par an, soit 200 millions de plus qu’actuellement.

Mais le peuple devra aussi mettre la main au porte-monnaie. Pour financer le surcoût des projets ajoutés par le Parlement, la TVA devrait être relevée d’un pour mille de 2018 à fin 2030. Les pendulaires verront quant à eux les déductions fiscales pour les trajets plafonnées à 3000 francs par an en matière d’impôt fédéral direct. Les cantons sont libres d’adapter leur régime fiscal ou non.

Suisse romande privilégiée

En contre-partie, la cadence semi-horaire sera introduite sur de nombreux tronçons et même au quart d’heure dans certains zones urbaines. Toutes les régions profiteront des aménagements. La Suisse romande, si l’on tient compte de Berne, bénéficiera de travaux pour 3 milliards environ, a précisé le conseiller d’Etat valaisan Jacques Melly.

Des prolongements de quais permettront par exemple de mettre en service des trains à deux étages entre Genève et Lausanne. Le temps de parcours Lausanne-Berne sera réduit, tout comme celui de la ligne du pied du Jura, avec le doublement du tunnel de Gléresse (BE), entre Bienne et Neuchâtel.

Surdimensionnement?

Malgré certaines critiques, Doris Leuthard a jugé que le FAIF n’était pas surdimensionné. Certes, le Conseil fédéral avait prévu initialement d’alimenter le fonds à raison de 3,5 milliards. Mais les projets ajoutés étaient déjà inscrits pour la deuxième étape. Plus que d’un surdimensionnement, il s’agit donc d’«une accélération des investissements», selon l’Argovienne.

Après la défaite encaissée le 24 novembre avec la vignette, la ministre des transports s’est montrée optimiste quant aux chances de réussite du FAIF devant le peuple. «La population verra très clairement les avantages, qui existent pour toute la Suisse», selon elle.