Double non cinglant en juin et soutien à l’initiative «AVSplus»
Assemblée du PS
En présence du ministre des assurances sociales Alain Berset, les délégués du parti à la rose ont suivi à l’unanimité leur comité directeur

Les socialistes ont balayé samedi à Soleure les mesures urgentes dans la politique d’asile et l’initiative de l’UDC pour l’élection du Conseil fédéral par le peuple. Ils ont en outre plébiscité le lancement de l’initiative «AVSplus» de l’USS exigeant une hausse de 10% des rentes vieillesse.
En présence du ministre des assurances sociales Alain Berset, les délégués du parti à la rose ont suivi à l’unanimité leur comité directeur. La récolte des signatures devrait commencer avant l’été. Le conseiller fédéral socialiste a souligné la nécessité de flexibiliser l’âge de la retraite et de maintenir le niveau des prestations. La prévoyance vieillesse constitue un «contrat social» et ne se résume pas à des considérations techniques, a dit Alain Berset.
L’initiative de l’Union syndicale suisse (USS) doit permettre de faire face à la paupérisation des retraités et remplacer le système des prestations complémentaires, jugé inefficace par le PS. Le parti veut financer une partie du coût de 3,6 milliards de francs de cette hausse des rentes AVS en introduisant un impôt fédéral sur les successions. Une initiative en ce sens a été déposée à la mi-février. Le reste pourrait être couvert par un relèvement de 0,55% des cotisations salariales employeurs et salariés.
Les délégués ont en outre approuvé un papier de position soutenant «une prévoyance vieillesse pour tous, sans privilèges», assurant le minimum vital. Dans son texte, le parti refuse notamment l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, estimant qu’un âge identique pour hommes et femmes sera possible lorsque l’égalité aura été atteinte au niveau des salaires. Le texte exige un système de rentes tenant compte des années de cotisation et pas seulement de l’âge. Les délégués ont refusé une proposition des Jeunes socialistes de demander la suppression du 2e pilier, assortie d’un renforcement de l’AVS.
Les membres présents du PS se sont en outre prononcés sur les mots d’ordre concernant les votations fédérales du 9 juin. A la quasi-unanimité (170 voix contre 2), ils ont balayé les mesures urgentes de la loi sur l’asile. En décembre dernier, le PS avait décidé de ne pas soutenir le référendum contre les mesures urgentes inscrites dans la révision de la loi sur l’asile. Le référendum des Jeunes Verts et des chrétiens-sociaux ayant entre-temps abouti, le PS s’engage désormais pour le «non».
Les mesures urgentes contestées par la gauche prévoient la suppression des demandes d’asile dans les ambassades suisses, la non-reconnaissance de la désertion comme motif d’asile et la création de centres spéciaux pour requérants récalcitrants. Entrées en vigueur en septembre dernier, elles sont limitées à trois ans et resteront valables au moins jusqu’à fin 2013.
Par 153 voix contre 6, le PS a également rejeté l’initiative de l’UDC pour l’élection du gouvernement par le peuple. Selon lui, un tel scrutin risque de renforcer le populisme et le rôle de l’argent dans les campagnes électorales. Il pourrait porter atteinte à la collégialité. Enfin, il opposera candidats tessinois et romands dans l’obtention des deux sièges accordés aux régions latines.
Tirant un parallèle avec la présidentielle française, l’ex-conseiller national Jean-Claude Rennwald a dénoncé un «système pervers qui écrase les autres élections et les enjeux de fond et institue une campagne électorale permanente».
Les socialistes ont en outre dit «oui» à la loi sur les épidémies, soumise au peuple en septembre au plus tôt. En cas de «oui» dans les urnes, la Confédération définira des axes et des buts stratégiques pour prévenir les épidémies. Les cantons resteront compétents pour l’exécution.
En ouverture d’assemblée, le président du PS Christian Levrat est revenu sur l’initiative sur les salaires abusifs soumise au vote dimanche. Comparant Christoph Blocher à Silvio Berlusconi, il a déclaré que le vice-président de l’UDC et le chef de la droite italienne «défendent le plus souvent leur propre intérêt, parfois d’autres intérêts particuliers, presque jamais l’intérêt de l’Etat».