«Personne n’a gagné dimanche.» Il n’a peut-être pas tort, le conseiller national Yannick Buttet (PDC/VS). Car lundi au parlement, PLR et UDC faisaient plutôt profil bas après avoir convaincu les citoyens suisses de refuser la réforme de la prévoyance vieillesse.

Présidente du PLR, Petra Gössi le confirme. «Alain Berset a indiqué dimanche qu’il allait rencontrer rapidement tous les acteurs de ce dossier. Et c’est juste, c’est le Conseil fédéral qui doit présenter une nouvelle réforme. Si nous le faisions, ce serait un affront pour le conseiller fédéral», indique-t-elle. Son parti ne va donc pas profiter de la dernière semaine de la session parlementaire pour officialiser une avalanche de propositions.

Le cadre dessiné, Petra Gössi émet néanmoins ses exigences: trouver très vite des solutions pour le 1er pilier qu’est l’AVS, et qui s’enfonce progressivement dans les chiffres rouges. «Pour cela, il faut augmenter la TVA, augmenter l’âge de la retraite des femmes d’une année et introduire la retraite flexible», préconise-t-elle. En résumé, il s’agit de la même réforme que celle soumise au peuple dimanche dernier, mais sans la hausse de 70 francs des nouvelles rentes AVS. Le PLR veut aussi séparer les révisions du 1er et du 2e pilier.

Deux révisions

La baisse du taux de conversion, qui sert à calculer le montant d’une rente annuelle sur la base du capital accumulé pendant toute l’activité professionnelle, est aussi au programme. Mais la droite est consciente qu’une telle mesure entraînant une baisse de 12% des rentes du 2e pilier, il faut des compensations. Lesquelles? La solution reste à trouver. Une chose est certaine, le PLR abandonne l’idée d’introduire un mécanisme qui augmente automatiquement l’âge de départ à la retraite en cas de sous-financement des rentes. Et il se dit prêt à travailler avec Alain Berset, qui reste l’homme de la situation malgré l’échec du projet qu’il a défendu devant le peuple.

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Le PDC se montre également constructif. «Nous sommes plus qu’ouverts car il faut trouver une solution rapidement. L’enjeu est majeur», assure Yannick Buttet. Après avoir fait alliance avec le PS, les démocrates-chrétiens ne bouderont donc pas le PLR. Le conseiller national valaisan sait cependant que le diable se cachera dans les détails. «Aujourd’hui, tout le monde affiche ses bonnes intentions. Mais nous n’avons pas encore de projets concrets sous les yeux et pour nous, la question des compensations est importante pour avoir une chance devant le peuple.» Le PDC ne veut pas seulement une compensation pour la baisse du taux de conversion mais également pour l’augmentation d’une année de l’âge de la retraite des femmes.

Le Parti socialiste est dans l’attente. Pas question d’une réforme sur le dos des femmes, lance Roger Nordmann (PS/VD) le chef du groupe parlementaire. «Nous attendons les propositions de la droite. Nous verrons alors s’il y a une marge pour négocier. Si tel est le cas, nous sommes prêts à discuter.»