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Les ennemis de la transition énergétique boivent la tasse

Visant à générer la peur et à agiter les réflexes conservateurs, les slogans chocs des conservateurs n’ont pas porté. La population est consciente que la production d’énergie nucléaire est entrée dans sa dernière phase de vie. Notre commentaire

Le complexe nucléaire de Gösgen, en novembre 2016. — © CHRISTIAN BEUTLER
Le complexe nucléaire de Gösgen, en novembre 2016. — © CHRISTIAN BEUTLER

Le jeu de mots est facile et sera beaucoup entendu, mais il est de circonstance : c’est une douche froide qui s’abat sur les adversaires de la transition énergétique. Destinés à générer la peur et à agiter les réflexes conservateurs, leurs slogans chocs n’ont pas porté.

La population suisse ne s’est pas laissé berner par les menaces d’une facture annuelle de 3200 francs ou d’un rationnement de l’eau chaude, pas davantage que par la perspective de voir les crêtes et les sapins disparaître sous une jungle d’éoliennes.

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La raison l’a clairement emporté sur la peur. La population suisse est consciente que la production d’énergie nucléaire est entrée dans sa dernière phase de vie. Dans la logique du vote de novembre 2016 sur l’initiative «Sortir du nucléaire», qui voulait arrêter tous les réacteurs dans un délai de douze ans mais été rejetée, elle opte pour l’abandon progressif de cette ressource et se dote des instruments qui favoriseront les énergies de substitution.

On garde les centrales nucléaires tant qu’elles sont sûres, on prépare le terrain pour une production décentralisée combinant du photovoltaïque, de l’éolien, peut-être un peu de géothermie, tout en s’appuyant sur l’électricité hydraulique.

Notre présentation du projet: Mode d’emploi pour un courant vert

Ce principe posé, tout reste à faire. Il faudra de la volonté politique pour réaliser cet ambitieux programme. Il faudra aussi trouver le moyen de redonner à l’hydroélectricité son attractivité économique perdue. Ce sera l’enjeu de l’étape suivante. Celle-ci devra mettre l’accent sur le potentiel et la rentabilité des barrages, mais aussi sur la diminution de la consommation.

L’échec de la deuxième étape mise en route par le Conseil fédéral à l’initiative d’Eveline Widmer-Schlumpf montre que l’instrument des taxes d’incitation, qui renchériraient le prix de l’électricité, des carburants et du mazout, peinent à convaincre. Cette éventuelle seconde tranche a déjà été mise en bière par le Conseil national, et le Conseil des Etats clouera le cercueil le 12 juin.

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